Un député de la CDU et un autre de la CSU sont accusés d'avoir empoché plusieurs centaines de milliers d'euros dans le cadre d'achat de masques par les autorités.
Si Angela Merkel espérait quitter le pouvoir à l'automne prochain au sommet de sa popularité, les difficultés liées au Covid l'éloignent de cet objectif. Et "l'affaire des masques" qui secoue sa famille politique n'arrange pas les choses.
Un député de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) et un autre de l'Union chrétienne-sociale (CSU), son allié bavarois, sont accusés de s'être enrichis en ayant servi d'intermédiaires avec des fabricants pour l'achat de masques par les autorités. Ils auraient encaissé au passage des commissions de plusieurs centaines de milliers d'euros.
Le premier, Nikolas Löbel, issu de la CDU, a touché 250 000 euros, il a annoncé dimanche mettre un terme à sa carrière politique. Son profil Twitter a déjà disparu. Le deuxième député, Georg Nüsslein, est issu de la CSU. Visé par une enquête pour corruption, il aurait empoché 600 000 euros. Il a quitté le parti mais souhaite aller au terme de son mandat.
L'union CSU/CDU veut quant à elle jouer la transparence avec le lancement d'une enquête, l'instauration d'un "code de bonne conduite" et plus de "transparence des activités professionnelles des députés".
Mauvaise nouvelle à une semaine de régionales test
Il faut dire qu'il y avait urgence à réagir, car cette affaire vient s'ajouter à la grogne qui monte face à une campagne de vaccination jugée trop lente, alors que seuls 5% des Allemands en ont bénéficié. La distribution de tests antigéniques est compliquée et la grogne contre les mesures de restrictions n'a cessé de monter depuis des semaines, même si un allègement des restrictions a été annoncé.
A cela s'ajoute donc désormais un scandale de corruption, à une semaine de deux élections régionales qui font figure de tests à six mois des législatives. Une mauvaise nouvelle alors que les conservateurs allemands, bons élèves de la première vague, voient leur popularité chuter.
La CDU de la chancelière et son allié, la CSU, sont donnés perdants dans les deux Land où se déroulent une élection régionale. En face, les écologistes en profitent, et le parti d'extrême-droite l'Alternative pour l'Allemagne grappille quelques points dans les intentions de vote.