Les jeunes, le Covid-19, la mort : témoignage d'un médecin-réanimateur

A la morgue de l'hôpital Bichat (Paris), le 29/01/2021
A la morgue de l'hôpital Bichat (Paris), le 29/01/2021 Tous droits réservés JOEL SAGET/AFP or licensors
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Par Olivier Peguy avec AFP, AP
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Le Dr Clouzeau travaille au service réanimation de l'hôpital de Bordeaux. Il constate l'arrivée de patients plus jeunes que lors des précédentes vagues du Covid-19.

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Le Dr Clouzeau travaille au service réanimation de l'hôpital de Bordeaux. Il constate l'arrivée de patients plus jeunes que lors des précédentes vagues du Covid-19.

La troisième vague du Covid qui touche actuellement de nombreux pays a ceci de particulier qu'elle impacte davantage les jeunes, comparé aux vagues précédentes.

Le docteur Benjamin Clouzeau est médecin réanimateur au Centre hospitalier universitaire (CHU) de Bordeaux. Il détaille le profil de ces nouveaux patients.

« Ils ont une dizaine d'années de moins que la seconde vague. Ils ont entre 30 et 65 ans. Ils ont peu ou pas de co-morbidités. Il y a ce fameux surpoids, mais je voudrais qu'on bannisse le terme d'obésité, parce que ce ne sont pas des patients qui sont obèses. Ils sont en surpoids, ce sont de bons vivants. Une partie d'entre eux est diabétique mais ce n'est pas la majorité. »

"Un quart des patients en réa vont décéder"

Les malades jeunes ont statistiquement davantage de chances de s'en remettre. Mais cela reste très relatif, souligne le Dr Clouzeau.

« La mortalité actuelle du patient Covid-19 en réanimation, c'est 25%, c'est-à-dire qu'un quart d'entre eux va décéder. La totalité vont passer entre 10 et 15 jours en réanimation avec toutes les séquelles que peuvent avoir un séjour de réanimation.

On s'en remet mieux quand on est jeune, c'est une certitude. On s'en remet mieux quand n'a pas de co-morbidité. Mais cela reste un traumatisme physique et psychologique majeur. »

"L'équivalent d'un crash d'avion chaque jour"

Les rassemblements festifs en pleine pandémie, comme c'était le cas le week-end dernier à Marseille, le docteur Clouzeau avoue que cela l'a choqué.

Alors aujourd’hui, il en appelle au sens de la responsabilité.

« Je comprends qu'on ait envie de vivre quand on est jeune et qu'on a 20 ans. Mais je pense que limiter un peu ses interactions sociales, porter un masque, ce sont des choses qui sont à la portée de tous ! »

Depuis le début de l'année, ce sont près de 300 personnes qui meurent chaque jour du Covid-19.

Et le docteur Clouzeau de faire remarquer que c'est "l'équivalent d'un crash d'avion au quotidien"...

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