Vivre et travailler dans un service de réanimation en France : les difficultés du quotidien

Service de réanimation de l'hôpital d'Amiens, 30 mars 2021
Service de réanimation de l'hôpital d'Amiens, 30 mars 2021 Tous droits réservés Francois Mori/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Par Sandrine Delorme avec AP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Un proche d'un malade et un soignant racontent les difficultés de leur quotidien dans les coulisses d'un service de réanimation du CHU d'Amiens, dans le nord de la France.

PUBLICITÉ

Cela fait plus d'un mois que Rénalde Dubus rend visite tous les jours à son époux hospitalisé en soins intensifs au centre hospitalier d'Amiens, dans le nord de la France. Chaque après-midi, elle allume la radio, se penche sur le lit de Jean-Marie et lui parle de sa journée tout en lui caressant les cheveux. Ils sont mariés depuis 35 ans.

"Réveille toi mon biquet, réveille toi,..., allez."

AP Photo
Rénalde Dubus, épouse de Jean-Marie en réanimation à Amiens depuis un moisAP Photo

Rénalde a 58 ans, elle veut croire à son réveil :

"Je ne vis plus ; je survis pour l'instant. Voilà, je survis. Tant que mon mari n'est pas réveillé, je survis. Mais je sais qu'il va se réveiller, il faut qu'il se réveille de toutes façons . Il est pas loin du réveil, hier, il a ouvert ses yeux, ... il m'entend, donc il faut qu'il y arrive."

Jean-Marie Dubus a été plongé dans le coma pendant trois semaines, les infirmiers et les internes ont levé sa sédation depuis une semaine, mais les réveils peuvent être longs, difficiles et sont différents selon les personnes comme l'explique Oussama Nanai, 25 ans, interne de première année :

"J'ai des patients qui ont été sédatés, mis dans le coma pendant plusieurs semaines. Et pour le réveil, on arrête les sédations. Pour lui (Jean-Marie), ça fait une semaine qu'on a arrêté la sédation, et chaque jour, on réévalue pour où est-ce que le réveil en est. Alors ça peut être difficile, le patient d'à côté, chambre 48, ça a été très difficile, parce que le Covid-19 donne une atteinte neurologique aussi, du coup le réveil est très agité, très violent, et donc tant qu'ils ne sont pas calmes, on ne peut pas retirer le tube."

AP Photo
Oussama Nanai, 25 ans, interne de première année en réanimationAP Photo

Une grande partie du personnel médical de l'hôpital d'Amiens espérait le renforcement des restrictions annoncé mercredi soir par le président, mais certains craignent que cela ne suffise pas aux Frnaçais pour comprendre vraiment la gravité de l'épidémie, l'impact sur l'humain.

"Les chiffres de morts qu'on annonce à la télé, en fait pour les gens, ce sont des chiffres. C'est pas des... ça commence juste à devenir des numéros. Il y a ... 3 000 malades en réanimation, il y a un tel nombre de morts par jour. Je trouve que ça n'atteint pas assez les gens", déplore Oussama Nanai.

Un effort vient encore d'être demandé aux services hospitaliers pour relever la capacité d'accueil en soins intensifs. Le président a assuré que de 7 000 places, la France atteindrait 10 000 places dans les prochains jours.

Reste aux soignants à tenir le rythme et le choc, le nombre de perte de patients est tous les jours plus dur à supporter.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Après l’attentat à Moscou, la peur d’une résurgence du terrorisme dans les pays européens

45 000 volontaires vont être formés à l'approche des Jeux Olympiques de Paris

Harcèlement de rue : une application qui indique les "lieux sûrs" aux victimes