Angela Merkel et Emmanuel Macron appellent à la vigilance face au Covid

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Par Euronews avec AFP
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Les dirigeants allemands et français ont appelé à la prudence lors des matchs de l'Euro face au très contagieux variant Delta, mettant en garde contre une résurgence de la pandémie sur le continent européen.

Angela Merkel et Emmanuel Macron ont appelé vendredi à la prudence lors des matchs de l'Euro face au très contagieux variant Delta, mettant en garde contre une résurgence de la pandémie sur le continent européen.

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"Nous ne pouvons pas faire comme si l'épidémie de Corona était passée", a estimé Angela Merkel lors d'une conférence de presse, avant un dîner de travail à Berlin avec le chef de l'Etat français.

Il s'agissait de l'un de leurs derniers tête-à-tête avant le départ du pouvoir à l'automne de la chancelière après seize ans de règne.

"Quand je vois des stades remplis dans d'autres pays d'Europe, je suis un petit peu sceptique", a-t-elle critiqué, dans une référence évidente à la Hongrie dirigée par le nationaliste Viktor Orban, seul pays organisateur de la compétition qui n'impose aucune jauge dans son stade pour cet Euro.

Interrogé sur les risques éventuels liés aux demi-finale et finale qui seront jouées à Wembley en Grande-Bretagne où le variant Delta a causé une remontée des infections, Emmanuel Macron a lui promis une "situation de grande vigilance"

Le chef de l'Etat français est le premier dirigeant étranger à être invité cette année dans la capitale allemande, crise sanitaire oblige.

Entente affichée

L'objectif de la rencontre: préparer la réunion du Conseil européen des 24 et 25 juin avec au menu justement l'évolution de la pandémie, les tensions avec la Turquie et la Russie, mais aussi la relance économique.

Sa mise en oeuvre est "une priorité", a estimé M. Macron, "afin de retrouver la trajectoire de croissance d'avant crise" probablement vers 2022.

Une éventuelle réforme voulue par la France, vue d'un oeil méfiant par l'Allemagne, du pacte de stabilité européen, qui fixe des limites à l'endettement des pays de la zone euro, est suspendu jusqu'à 2023 pour cause de pandémie.

Les deux dirigeants ont tenu à afficher leur bonne entente lors de ce point presse, se tutoyant et s'appelant par leurs prénoms.

"La relation avec M. Macron, qui partage un certain pragmatisme avec Mme Merkel, a certainement été bien meilleure" qu'avec les trois autres présidents avec lesquels elle a travaillé, Jacques Chirac (2005-2007), Nicolas Sarkozy (2007-2012) et François Hollande (2012-2017), a estimé Sabine von Oppeln, experte à la Freie Universität de Berlin, auprès de l'AFP.

Les débuts furent pourtant difficiles. Quand Emmanuel Macron prononce en 2017 un discours enflammé à la Sorbonne en faveur d'une refondation de l'Europe et tend la main à l'Allemagne, la réponse de Berlin est quasi-inexistante, nourrissant des frustrations côté français.

"Le gouvernement d'Angela Merkel a bien laissé tomber le pauvre M. Macron à l'époque", se souvient Mme von Oppeln.

La chancelière restait très réticente à une plus grande intégration au niveau du budget de la zone euro et de la défense de l'UE.

Unis dans les crises

Très attachée aux relations transatlantiques qui ont fondé l'Allemagne après la période nazie, elle goûtera également peu le diagnostic prononcé en 2019 par Emmanuel Macron sur l'OTAN, qu'il déclare "en état de mort cérébrale".

La crise sanitaire et économique liée à la pandémie de Covid-19 va marquer un tournant.

Les deux pays lancent une initiative pour un plan de relance européen de 750 milliards d'euros, reposant sur une mutualisation des emprunts au niveau de l'UE et une redistribution vers les pays les plus fragilisés, qui brise un véritable tabou allemand en matière de solidarité financière.

C'est une constante dans la relation entre les deux pays: "malgré les divergences, les couples franco-allemands se sont toujours retrouvés pendant les crises", qui furent nombreuses ces seize dernières années, pointe Jacob Ross, expert au DGAP, un think tank allemand.

Avec Nicolas Sarkozy, ce fut la crise de l'euro et de la dette, avec François Hollande, la crise migratoire et les attentats djihadistes, avec Emmanuel Macron la pandémie.

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Pour M. Ross, les bouleversements géopolitiques, avec notamment le mandat d'un Donald Trump hostile vis-à-vis de l'UE, le Brexit, les tensions avec la Russie et la Chine, ont aussi renforcé la conviction que Paris et Berlin doivent "travailler étroitement pour que l'Europe puisse se faire entendre sur la scène mondiale".

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