La résolution demande aussi un retour à la démocratie dans le pays et la libération de ses dirigeants civils.
A l'occasion du 76e anniversaire de l'ancienne dirigeante Aung San Suu Kyi, plusieurs dizaines de manifestants ont marché dans les rues de Rangoun pour dénoncer le coup d'Etat militaire. Le gouvernement élu a été renversé le 1er février dernier, déclenchant d'importantes manifestations et de nombreuses violences, qui ont déjà fait plus de 860 morts.
Dans une résolution, les Nations Unies ont condamné pour la première fois explicitement le coup d'Etat et ont appelé à cesser toutes livraisons d'armes vers la Birmanie : "_Le risque d'une guerre civile à grande échelle est réel. _Le temps est compté. L'opportunité d'inverser la prise de pouvoir par les militaires se réduit et la menace régionale augmente", a déclaré Christine Schraner Burgener, envoyée spéciale de l'ONU en Birmanie.
"Il s'agit de la condamnation la plus large et la plus universelle à ce jour de la situation en Birmanie", a relevé l'ambassadeur de l'Union européenne (UE) à l'ONU, Olof Skoog.
Approuvée par 119 pays, cette prise de position rare ne va toutefois pas jusqu'à réclamer un embargo mondial. 36 pays se sont abstenus de voter la résolution, dont la Chine, premier soutien de la Birmanie. Un seul a voté contre, le Bélarus.
L'ONU exhorte également les militaires "à arrêter immédiatement toutes les violences contre des manifestants pacifiques", et réclame la libération de plusieurs personnalités publiques, parmi lesquelles Aung San Suu Kyi - toujours assignée à résidence.
"Nous devons absolument créer les conditions du rétablissement de la démocratie", avait indiqué avant la mise au vote de la résolution le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, en espérant un "message très clair" de l'Assemblée générale.
La résolution réclame également l'application d'un plan en cinq points conçu en avril par l'Asean - incluant la nomination d'un émissaire - et sollicite aussi l'accord de la junte pour une visite sur place de l'émissaire de l'ONU, Christine Schraner Burgener, et un accès humanitaire sans entrave dans le pays.