Trafiquants de migrants : violence et impunité mises en cause par l'ONU

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Par Johannes Pleschberger
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Reportage à Vienne de Johannes Pleschberger.

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Si la violence des trafiquants de migrants est souvent mise en cause, leur impunité quasi-totale est un autre fait grave souligné par un rapport des Nations Unies. Pourtant les faits dont les clandestins accusent régulièrement leurs passeurs sont de la première gravité : viols, coups et blessures, travail forcé.

Nous avons rencontré à Vienne Jawad, 23 ans, qui a payé un gang de trafiquants en Afghanistan pour quitter le pays, échapper aux Talibans et se rendre en Autriche. Son témoignage est édifiant.

"Ceux qui n'arrivaient pas à courir assez vite, ils étaient frappés par les passeurs et laissés sur le côté", dit-il.

Avec quarante autres personnes, des femmes et des enfants, Jawad s'est retrouvé sur un petit bateau en mauvais état, pour traverser la Méditerranée - la plupart des passagers ne sachant pas nager.

"Comme le bateau gonflable était abîmé, il y avait de l'eau qui rentrait à l'intérieur. Nous avons du enlever nos chaussures et les utiliser pour écoper".

Chaque année, des milliers de migrants périssent en mer, dans le désert ou entassés dans des containers. Pour ce rapport, L'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) a étudié les flux migratoires d'Amérique Centrale, d'Afrique et de Méditerranée.

Morgan Nicot, de l'UNODC : "Certains passeurs en font vraiment un gros business et l'utilisent pour corrompre les fonctionnaires et n'ont en fait absolument aucun respect pour la vie humaine. Ils peuvent parfois traiter les migrants comme des marchandises, mais parfois on ne comprend même pas pourquoi ils leur font subir cette violence."

L'équipe onusienne a condamné à plusieurs reprises le manque d'action des gouvernements concernés. Morgan Nicot : "Ce que nous faisons, c'est que nous aidons les pays à se doter d'une loi appropriée, à former les juges, les procureurs - tout le monde le long de la chaîne, afin qu'ils comprennent ce qu'ils doivent chercher pour poursuivre les coupables de ces violences."

A Vienne, notre correspondant Johannes Pleschberger :

"Cette étude, une première en son genre, donne quelque chose de tangible aux Nations Unies pour combattre la violence dans ces régions de transit. Les procureurs vont avoir de la matière à investiguer et les données vont continuer à être collectées et rendues publiques".

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