Les autorités russes ont fouillé mardi matin les appartements de trois journalistes du journal Proekt, connu pour ses enquêtes sur les puissants du gouvernement de Vladimir Poutine. Les autorités revendiquent des bases légales, les journalistes y voient une tentative d'intimidation.
C'est une atteinte de plus à la liberté de la presse en Russie.
Les autorités russes ont perquisitionné mardi matin les appartements de trois journalistes d’investigation du journal Proekt (Проект), connu pour ses enquêtes sur les puissants du gouvernement de Vladimir Poutine. Ils ont saisi les appareils électroniques et bloc-notes du rédacteur en chef Roman Badanin, de son adjoint et d’une journaliste et les ont interrogés sur une affaire de diffamation datant de 2017.
Le porte-parole de Vladimir Poutine dément toute action contre la liberté de la presse et a avancé des des bases légales pour justifier la perquisition.
Ce n’est pas la première fois que le régime de Vladimir Poutine s’attaque à des journalistes indépendants. Deux médias très populaires en Russie, Meduza et VTimes, ont déjà été publiquement désignés comme « agents de l’étranger » et donc profondément affectés dans leur financements.
Une enquête en cours sur le ministre de l'intérieur russe
La fouille a été justifiée par une enquête pour diffamation visant un film de 2017 sur les liens entre Vladimir Poutine et certains réseaux criminels. Mais les journalistes du Project estiment qu'elles traduit plutôt le mécontentement des autorités vis-à-vis d'une enquête à paraître, sur la corruption et les relations du ministre de l’intérieur Vladimir Kolokoltsev.
Plusieurs organisations de journalistes ont dénoncé les perquisitions, comme le consortium international du journalisme d'investigation (ICIJ) et le Center for Investigative journalism (TCIJ). Le média en ligne russe Mediazona a publié l'enquête de Proekt en signe de soutien.