Après la pandémie de Covid-19, les pèlerins reprennent le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle.
L'Espagne ayant rouvert ses frontières et allégé les restrictions liées au Covid-19, des milliers de personnes ont pris le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, à pied ou en vélo.
Certains pèlerins sont motivés par des questions religieuses, d'autres veulent simplement se reconnecter avec la nature, avec les autres ou avec eux-mêmes.
Jaime Velazquez, envoyé spécial d'euronews : "Après de nombreuses heures de marche, vos pieds commencent à être douloureux et parfois la longueur du trajet semble insupportable, mais la marche ramène à la vraie dimension du temps, de l'espace et du monde. Ce que vous obtenez ici, c'est du temps pour marcher et réfléchir. Le vrai voyage vers Saint-Jacques est un voyage intérieur."
Après une année marquée par la pandémie, les confinements, et les restrictions sanitaires, le parcours des pèlerins a encore plus de sens que d'habitude.
Exemple avec Raquel qui a perdu son père, emporté par **le coronavirus, **en novembre dernier. Avec sa mère et sa soeur, elle fait son deuil tout en marchant.
Raquel Gonzalez Cabezas, en chemin vers Saint-Jacques-de-Compostelle : "Perdre quelqu'un est toujours très difficile, mais à cause des restrictions, nous ne pouvions pas voir notre père, nous n'avons même pas pu lui organiser des funérailles. Il faut donc chercher quelque chose vers quoi se raccrocher... Un jour, j'étais avec mon copain et j'ai décidé de faire le pèlerinage. Quand je marche, dans les moments de silence, je ne pense et ne parle qu'avec mon père... Je me doute que pour moi, ça va être douloureux, parce que quand j'arriverai à Saint-Jacques, je vais réaliser que ça y est, il est parti pour de bon."
Depuis que l'Espagne a levé l'état d'urgence, plus de 18 000 pèlerins ont achevé leur périple, contre 200 000 par an en moyenne.
Les autorités constatent déjà un certain engouement et s'apprêtent à devoir répondre à une demande croissante.
Emilio de la Iglesia, directeur du bureau touristique de Galice : "Après la pandémie - il semblerait que nous l'avons enfin laissé derrière nous -, nous avons réellement besoin de nous reconnecter avec la nature, d'avoir du temps pour réfléchir, de rencontrer à nouveau des gens... En fin de compte, interagir avec l'environnement et avec d'autres personnes, c'est une manière différente de faire du tourisme."
Une fois la destination finale atteinte, sur la place située au pied de la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, on assiste à des scènes de joie et et d'épuisement.
Mais il y a aussi un sentiment de tristesse de savoir que c'est la fin, que le véritable objectif était le voyage, et beaucoup souhaiteraient pouvoir tout recommencer.