Les cyberharceleurs de Mila condamnés à de la prison avec sursis

Mila, accompagnée de son avocat Richard Malka, à sa sortie du tribunal de Paris le 3 juin dernier
Mila, accompagnée de son avocat Richard Malka, à sa sortie du tribunal de Paris le 3 juin dernier Tous droits réservés BERTRAND GUAY/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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La jeune fille de 18 ans a été la cible d'une vague d'insultes et de menaces de mort en ligne. En janvier 2020, elle avait publié une vidéo critique de l'Islam devenue virale.

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"On a gagné et on gagnera encore"... Mila, 18 ans, s'est félicitée de la condamnation mercredi à des peines de quatre à six mois de prison avec sursis de onze jeunes gens jugés pour avoir participé à son cyberharcèlement après sa vidéo polémique sur l'islam.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné dix personnes pour "harcèlement en ligne" et la onzième, une jeune femme de 18 ans, pour "menaces de mort". Un douzième prévenu a bénéficié d'un vice de procédure et le dernier a été relaxé faute de preuves.

Tous, des jeunes pour la plupart sans antécédent judiciaire âgés de 18 à 29 ans étaient jugés pour avoir diffusé quelques-uns des milliers de messages de haine et de menaces contre Mila.

L'adolescente a été la cible d'un "raz-de-marée de haine" après avoir répondu en janvier 2020 à des injures sur les réseaux sociaux sur son orientation sexuelle par le biais d'une vidéo véhémente sur l'islam.

Vie sous surveillance

Alors âgée de 16 ans et demi, elle avait été contrainte de quitter son lycée et de vivre sous protection policière.

"Ce que je veux c'est que, tous ensemble, on n'arrête jamais de baisser les bras, qu'on continue de se battre", a-t-elle commenté en sortant du tribunal accompagnée de ses parents, de son avocat et des agents chargés de sa protection.

Plusieurs prévenus ont été condamnés en outre à verser à Mila la somme de 1500 euros en raison des souffrances qu'elle a endurées et 1000 euros chacun pour couvrir ses frais d'avocats.

Leur condamnation sera inscrite dans leur casier judiciaire, sauf pour un des condamnés qui a exprimé ses regrets.

"Ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux".
Michaël Humbert
Président de la 10è chambre correctionnelle

"Nous vous considérons responsables des dommages causés à Mila", a souligné le président de la 10e chambre correctionnelle, Michaël Humbert, en rendant son jugement. "Le réseau social, c'est la rue", a-t-il rappelé à l'adresse des condamnés, "ce que vous ne faites pas dans la rue, ne le faites pas sur les réseaux sociaux".

La vague de messages haineux qui a touché Mila était "une entreprise de harcèlement, qui a eu des conséquences physiques et psychiques" sur la jeune fille, a souligné le jugement du tribunal.

A l'audience, la plupart des prévenus ont reconnu la paternité de quelques-uns des messages adressé à Mila. "Qu'elle crève", "tu mérites de te faire égorger sale pute", "que quelqu'un lui broie le crâne par pitié", lui avaient-ils écrit.

Premier procès en cyberharcèlement

Ce procès était l'un des tous premiers sur la base de l'infraction de cyberharcèlement créée par une loi de 2018.

Elle peut être constituée dès lors que plusieurs personnes s'en prenant à une même victime savent que leurs propos ou comportements caractérisent une répétition, sans que chacune de ces personnes ait agi de façon répétée ou concertée.

Depuis 2018, un total de 7 374 infractions pour cyberharcèlement ont été enregistrées par les forces de l'ordre, selon la ministre.

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