Alors que le marché est largement dominé par les producteurs asiatiques, la Commission européenne veut renforcer la capacité industrielle du continent en matière de semi-conducteurs. Objectif : éviter de nouveau problèmes d'approvisionnement comme au cours de ces derniers mois.
La Commission européenne veut renforcer la capacité industrielle du continent en matière de semi-conducteurs, ces substances - généralement un élément ou un composé chimique solide - qui peuvent conduire l'électricité.
Aujourd'hui, le marché est largement dominé par les producteurs asiatiques et ces derniers mois les clients européens, comme les constructeurs automobiles, ont connu d'énormes problèmes d'approvisionnement.
Avec son projet "d'Alliance pour les processeurs industriels et les technologies des semi-conducteurs", la Commission européenne entend bien rattraper les nations asiatiques. L'Europe ne manquerait pas d'atouts, comme l'a expliqué à Euronews Olivier Faynot, chef de la Division Composants Silicium chez CEA-LETI, l'un des spécialistes du secteur : "Nous sommes encorecompétitifs parce que nous avons beaucoup d'idées, parce que nous avons des équipementsqui sont compatibles avec l'industrie. Donc on peut faire un copier-coller de tous nos développements__ dans l industrie directement."
Ce mercredi, le commissaire européen chargé du Marché intérieur, Thierry Breton, a visité plusieurs centres de recherche et des sites de production de haute technologie à Grenoble, surnommés la Silicon Valley française.
Des doutes subsistent quant à la possibilité pour l'UE de déclencher rapidement la construction d'un tout nouveau site de production. Rien n'est exclu toutefois puisque une partie du plan de relance européen de plusieurs milliards d'euros doit être consacré à la numérisation et à la relance industrielle.
Objectif : 20 % la fabrication mondiale.
"Pour nous, dans les dix ans qui viennent, l'objectif c'est 20 % la fabrication mondiale. C'est largement suffisant pour nos besoins. Aux USA, c'est 30 %, donc notre ambition commune dans les 10 ans qui viennent est de monter à nous deux à 50 %", explique le commissaire Thierry Breton. "L'ambition, c'est de faire en sorte que l'Europe soit l'un des endroits de la planète où l'on puisse fabriquer les semi-conducteurs les plus puissants et les plus performants. L'important pour nous, c'est d'avoir la fabrication ici, en Europe, chez nous, pour assurer la sécurité de approvisionnement".
SOITEC sera l'un des partenaires de la nouvelle alliance. Leader mondial des matériaux avancés de semi-conducteurs, l'entreprise fabrique des puces miniaturisées à consommation énergétique réduite.
Selon le directeur général Paul Boudre, les revenus de SOITEC pourrait être multiplié par 3 d'ici 2026. "Il est important pour l'Europe de s'appuyer sur ses champions et de créer ce chemin et définir ensemble ce chemin qui va donner à l Europe un leadership technologique et quant on parle de souveraineté on peut parler aussi de notre environnement à nous de leadership technologique."
Un autre des objectifs de l'Union européenne est de rattraper son retard en terme de miniaturisation. Les européens gravent au mieux en 22 nanomètres quand l'américain Intel est en 7 nanomètres. Le taïwanais TSMC annonce, lui, le 4 et 3 nanomètres en 2022.