Covid-19 : l'exécutif français face à une "situation sans commune mesure" aux Antilles

Des soignants au centre hospitalier universitaire (CHU) Pierre Zobda-Quitman de Fort-de-France, le 30 juillet 2021.
Des soignants au centre hospitalier universitaire (CHU) Pierre Zobda-Quitman de Fort-de-France, le 30 juillet 2021. Tous droits réservés LIONEL CHAMOISEAU/AFP or licensors
Par Euronews
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"Les patients sont jeunes, très jeunes. Aux urgences, ils ont 40-50 ans. En réanimation, ils peuvent avoir 20 ans ou 30 ans", a souligné le ministre de la Santé après une visite du CHU de Fort-de-France, en Martinique.

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Une situation sanitaire "sans commune mesure avec les vagues précédentes" : ce sont les mots du ministre français de la Santé, Olivier Véran, à l'issue d'une visite jeudi du CHU de Fort-de-France en Martinique, accompagné du ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu.

Les Antilles françaises sont très durement frappées par l'épidémie de Covid-19. Elles affichent des taux d'incidence records, frôlant les 2 000 cas pour 100 000 habitants, contre 234 pour la moyenne nationale. Martinique et Guadeloupe sont désormais totalement reconfinées pour tenter de ralentir les arrivées de patients à l'hôpital, où plusieurs dizaines de lits de réanimation supplémentaires ont été ouverts.

Les patients sont jeunes, les patients sont très jeunes. Aux urgences, ils ont 40, 50 ans. En réanimation ils peuvent avoir 20 ans, 30 ans. Ils ne sont pas forcément atteints de ce qu’on appelle des comorbidités.
Olivier Véran
ministre français de la Santé

Lors de son intervention, le ministre a appelé les habitants des Antilles à se faire vacciner sans attendre. "_L'heure n'est plus au doute! _", a-t-il assuré. Pour l'heure, seuls 24% des Martiniquais ont reçu une première dose, contre 67% pour la métropole - même si les autorités ont constaté un léger rebond ces derniers jours sur l'île. Selon le ministère de la Santé, il y a eu 18% d'injections en plus lundi et mardi par rapport à la semaine dernière.

La défiance est particulièrement forte dans les Antilles. Beaucoup d'habitants ont du mal à faire confiance au gouvernement français et à ses recommandations, notamment en raison du scandale du chlordécone - un pesticide dangereux et interdit en métropole, mais utilisé jusque dans les années 90 en Guadeloupe et en Martinique.

Nombre d'Antillais se sentent également délaissés par Paris. Lors d'une manifestation à Fort-de-France pour la visite du ministre jeudi, une centaine de soignants, pompiers et citoyens ont dénoncé le manque de moyens chroniques dans les établissements de santé, ainsi que l'obligation vaccinale pour les soignants.

Plusieurs dizaines de personnels soignants volontaires ont été envoyés en renfort sur les îles en début de semaine. D'autres devraient arriver prochainement, a promis le ministre des Outre-mer.

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