Le groupe État islamique tire des roquettes à Kaboul à la veille du départ des Américains

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Par euronews avec AFP
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Cela n'a pas affecté les opérations d'évacuation qui ont continué "sans interruption" selon la Maison Blanche. Un responsable taliban sur les lieux du tir a indiqué que les roquettes avaient été arrêtées par le système de défense anti-missile de l'aéroport.

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La tension, jusqu'au bout. A la veille du départ définitif des troupes américaines d'Afghanistan, six roquettes ont été tirées vers l'aéroport de Kaboul ce lundi matin par le groupe État islamique, qui a revendiqué l'attaque, après avoir revendiqué l'attentat de jeudi dernier, qui a plus de 100 morts dont 13 soldats américains. 

Mais ce lundi, les tirs de roquettes du groupe EI n'auraient pas fait de victimes. Selon un responsable taliban, c'est le système anti-missile de l'aéroport de Kaboul qui aurait intercepté les roquettes.

Toujours selon un responsable taliban, les Américains auraient ensuite lancé une frappe de drone sur une voiture qui a servi à lancer les roquettes, à près de deux kilomètres de l'aéroport.

"J'étais à l'intérieur de la maison avec mes enfants et d'autres membres de la famille. Soudain, il y a eu des explosions", explique un témoin_. "Nous nous sommes immédiatement allongés sur le sol."_

En représailles à l'attentat de jeudi, les Américains ont effectué dimanche une frappe de drone qui a tué deux membres "de haut niveau" de la branche afghane de l'EI, et qui en a blessé un troisième.

La frappe a détruit un véhicule chargé d'explosifs de l'Etat islamique au Khorasan alors que se profilait une "menace imminente" contre l'aéroport. Une maison à proximité a aussi été touchée. Il pourrait y avoir des victimes civiles.

La chaîne américaine CNN a affirmé que neuf membres d'une même famille, dont six enfants, avaient été tués. L'AFP n'a pas été en mesure de confirmer ce bilan, mais des médias locaux ont aussi annoncé des victimes civiles.

Fin des évacuations : et après ?

Malgré la menace, les Américains entament la toute dernière ligne droite des évacuations, avant la date butoir de ce mardi 31 août. Il leur reste quelques heures pour faire décoller leurs 300 derniers ressortissants, après avoir exfiltré en tout plus de 110 000 personnes depuis la mi-août, dont 1 200 entre dimanche et lundi, selon la Maison Blanche.

Mais que se passera-t-il après le 31 août pour les Afghans qui n'ont pas pu partir et qui souhaitent fuir leur pays ? Washington réunit en visio-conférence ses "partenaires clés" (France, Canada, Allemagne, Italie, Japon, Royaume-Uni, Turquie, Qatar, Union européenne et Otan), afin de discuter "d'une approche alignée" pour l'avenir.

Les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU se réunissent aussi lundi. Paris et Londres vont plaider la création d'une "zone protégée" à Kaboul pour mener des opérations humanitaires, selon le président français Emmanuel Macron.

Les talibans se sont engagés à laisser partir tous les étrangers et ressortissants afghans disposant d'un permis de s'installer ailleurs, même après mardi. Mais les Occidentaux veulent des garanties.

Les islamistes se sont efforcés depuis leur retour au pouvoir d'afficher une image d'ouverture et de modération qui laisse néanmoins sceptiques de nombreux pays et observateurs.

Le monde se rappelle que lors de leur précédent passage au pouvoir entre 1996 et 2001, ils avaient imposé une version ultra-rigoriste de la loi islamique. Les femmes ne pouvaient ni travailler ni étudier, voleurs et meurtriers encouraient de terribles châtiments.

Le ministre par intérim de l'Enseignement supérieur du gouvernement taliban Abdul Baqi Hazzani a assuré dimanche que les Afghanes pourraient étudier à l'université, mais dans des classes non mixtes.

Le chef suprême des talibans Hibatullah Akhundzada, qui n'est jamais apparu en public, est à Kandahar (dans le sud du pays) où il vit "depuis le début", a annoncé dimanche son mouvement, affirmant qu'il apparaîtrait "bientôt en public".

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