Vingt ans après, Toulouse commémore l'explosion meurtrière d'AZF

L'usine AZF, un an après l'explosion, image du 11 septembre 2002, à Toulouse
L'usine AZF, un an après l'explosion, image du 11 septembre 2002, à Toulouse Tous droits réservés PASCAL PAVANI/AFP or licensors
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Par Euronews avec AFP
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#Toulouse | Vingt ans après l'explosion d'AZF, le sentiment d'injustice domine chez certaines associations de victimes.

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Vingt ans après l'explosion meurtrière de l'usine AZF de Toulouse, plusieurs associations de victimes refusent de figurer aux côtés des représentants de Total, qu'elles tiennent pour responsable de la plus grande catastrophe industrielle française depuis 1945.

Élus territoriaux, représentants de l'État et certaines associations de victimes ont participé à l'inauguration d'un "parcours mémoriel" établi autour d'un mémorial déjà existant, œuvre de l'artiste Gilles Conan. Composé de neuf panneaux, il retrace l'histoire de l'usine, son passé industriel, la catastrophe elle-même, puis l'après-catastrophe avec les procès et le renouveau du site, explique la mairie de Toulouse.

Comme tous les ans le 21 septembre, les sirènes ont retenti à 10h27, heure de l'explosion, avant que les noms des 31 morts ne soient égrenés. Si aucun membre du gouvernement n'a fait le déplacement, le président et le Premier ministre français ont rendu hommage aux victimes, sur leurs réseaux sociaux.

Une contre-commémoration

Un peu plus tôt, vers 09h30, une autre commémoration s'est tenue à deux kilomètres de là, au rond-point dit du 21 septembre, à laquelle participent notamment l'association des Sinistrés du 21 septembre et l'association "Plus jamais ça".

Celles-ci boycottent la cérémonie officielle, n'étant pas satisfaites du résultat final du parcours mémoriel. Elles refusent aussi catégoriquement de figurer aux côtés des représentants de Total et d'anciens salariés de l'usine.

Car 20 ans plus tard et malgré la condamnation définitive de l'ex-directeur du site et de l'entreprise, l'association Mémoire et Solidarité d'anciens salariés d'AZF rejette la thèse retenue par la justice selon laquelle le mélange malencontreux de produits chimiques, dû à des "négligences" ou des "manquements aux obligations de prudence", a provoqué la déflagration.

Le 21 septembre 2001, plus de 300 tonnes de nitrate d'ammonium stockées dans un hangar du complexe chimique d'AZF, à cinq km du centre-ville, ont explosé.

Une onde sismique de 3,4 sur l'échelle de Richter a été enregistrée, relayée par une onde sonore portant le bruit de la détonation jusqu'à 80 km de la ville, elle-même accompagnée d'un effet de souffle destructeur et meurtrier.

Dans chaque quartier de Toulouse, les habitants on cru à une explosion survenue à proximité de leur domicile, dix jours après les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis.

Condamnation de l'ex-directeur et de la filiale de Total

En plus des 31 morts, la catastrophe a fait des milliers de blessés. Et des dizaines de milliers de dossiers d'indemnisation ont été ouverts, pour dommages corporels ou matériels.

La bataille judiciaire, qui a duré 18 ans, a entraîné la condamnation en 2017 de l'ex-directeur du site Serge Biechlin à 15 mois d'emprisonnement avec sursis et 45 000 euros d'amende.

La cour a infligé à la société propriétaire de l'usine et filiale de Total, Grande Paroisse, 225 000 euros d'amende.

Les deux ont été reconnus coupables de "fautes caractérisées" commises par "maladresse", "négligence" ou encore "manquement aux obligations de prudence". Leurs pourvois en cassation ont été rejetés le 17 décembre 2019.

Aujourd'hui, l'usine chimique a disparu, faisant place à un centre de recherche sur le cancer et à une centrale photovoltaïque, mais l'épicentre de l'explosion, l'ancien "cratère", reste un terrain vague non dépollué.

Et à l'occasion du 20ème anniversaire de l'explosion, plusieurs ouvrages historique, biographique ou photographique et documentaires ont vu le jour, avec souvent comme objectif déclaré : éviter que ce douloureux chapitre de l'histoire de la Ville rose ne tombe progressivement dans l'oubli.

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