France : briser le tabou pour mieux lutter contre l'inceste

Après la pédocriminalité dans l'Eglise, la France s'attaque au drame de l'inceste, en encourageant les victimes à témoigner.
La Commission sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants, la Ciivise, a tenu sa première réunion publique ce mercredi à Nantes, une première étape pour encourager le débat.
En un mois, plus de 4 000 personnes ont répondu à un appel à témoignages. Parmi elles, une vingtaine sont venues en personne raconter les souffrance vécues dans leur enfance. A la tête de cette commission, un ancien juge des enfants, Edouard Durand, et une directrice d'association, Nathalie Mathieu président la Commission.
"Il faut voir cette CIIVISE comme un espace où les personnes qui ont été victimes de violences sexuelles dans leur enfance se rassemblent, où elles font le constat de leur solidarité et de leur existence comme groupe vivant et comme groupe extrêmement exigeant" explique Edouard Durand.
Libérer la parole
"Je crois aussi évidemment également qu'on est dans un mouvement de la libération de la parole, des adultes, je précise bien, parce qu'on n'a pas davantage de révélations d'enfants en ce moment. Et ça a été porté aussi notamment par les livres de Camille Kouchner, ça c'est très net. Mais il tient à nous que cette vague ne retombe pas, parce qu'on l'a beaucoup vu dans l'histoire, l'inceste c'est aussi une question de silence" insiste pour sa part Nathalie Mathieu.
Les travaux de la Commission doivent durer deux ans, avec de nombreux déplacements à travers la France pour recueillir la parole des victimes. Sa mission à terme est de formuler des propositions pour des politiques publiques de prévention et de lutte contre l'inceste. Les prochaines réunions publiques auront lieu le 19 novembre à Bordeaux et le 14 décembre à Strasbourg.
L'appel à témoignages peut se faire sur la plateforme en ligne de la Ciivise et au numéro 0805 802 804.