Jeune berger fuyant la guerre civile espagnole, Evaristo a trouvé refuge à Lyon et dans la peinture.
Une rétrospective du peintre espagnol Evaristo Estivill s'ouvre en France, à Lyon, sous le titre "Evaristo, au-delà du trait : reflets d’âmes". C'est dans cette ville que l'artiste autodidacte a trouvé refuge après son exil en 1939 suite à la guerre civile espagnole. Avec la force de l'art brut, ses tableaux témoignent des souffrances traversées et interrogent sur la condition humaine.
"Son travail nous rappelle qu'en tant que êtres humains, nous mourrons un jour, mais précisément à travers ces œuvres, qui peuvent représenter la mort et même être violentes, elles nous rappellent aussi de vivre pleinement", déclare Stéphanie Rojas-Perrin, commissaire de l'exposition.
L'exposition se déroule à la Fondation Renaud, au Fort de Vaise. Elle est parrainée par le Consulat d'Espagne à Lyon.
"A travers le personnage d'Evaristo, nous avons également voulu rendre hommage à toute la génération des exilés républicains espagnols. Un demi-million d'Espagnols ont traversé la frontière en deux semaines et se sont installés en France", explique Juan López-Herrera, le consul général d'Espagne à Lyon.
Jeune berger en Espagne, Evaristo s'est retrouvé à travailler à l'usine en France, tandis que la nuit, il apprenait à peindre en copiant des œuvres au Musée des Beaux-Arts de Lyon
"Nous vivions entourés de tableaux et de pinceaux dans un petit appartement", explique Ariel Estivill, le fils du peintre. J'ai toujours vu mon père peindre. Et sa peinture est le reflet de ce qu'il a vécu. Il y a les craintes de l'exode après la guerre, mais il y a aussi l'espoir", témoigne son fils Ariel Estivill
Concert, lectures et conférences viennent compléter l'exposition, qui est à découvrir jusqu'au 19 décembre.