Après le pardon, les victimes de violences sexuelles dans l'Église réclament des actes

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Par Euronews  avec AFP
Les évêques s'agenouillent sur l'esplanade de la basilique Notre-Dame du Rosaire, à Lourdes, le 6 novembre 2021
Les évêques s'agenouillent sur l'esplanade de la basilique Notre-Dame du Rosaire, à Lourdes, le 6 novembre 2021   -  Tous droits réservés  Bob Edme/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved

Les évêques de France réunis en Assemblée plénière ont reconnu vendredi la responsabilité institutionnelle de l'Église dans les affaires de pédocriminalité, ainsi que la « dimension systémique de ces violences » dans les soixante dix dernières années.

Ils ont demandé pardon à Dieu sur l'esplanade de la basilique Notre-Dame du Rosaire à Lourdes ce samedi. Du côté des victimes, ces prises de positions sont une évolution plutôt positive. Réunies samedi à Paris devant le siège de la Conférence des évêques, elles réclament maintenant des réparations.

"On espère, par notre présence (...) être pris en compte dans l'élaboration du plan d'action et du calendrier qu'il va falloir mettre en place pour trouver les indemnisations", a réagi Yolande Fayet de la Tour, membre du collectif organisateur du rassemblement de Paris. "Oui, on attend un peu comme le messie d'avoir des engagements de la part des évêques".

Mais au delà de l'aspect financier, les victimes réclament aussi une réforme dans le fonctionnement de l'église. Leurs exigences se résument par les "4R" , "la reconnaissance des victimes, la responsabilité systémique de l’église, la réparation financière, puisqu’il faudra bien y passer, et puis les réformes puisque l’église ne peut pas rester en l’état pour aller mieux" indique Jean-François Hanon, victime.

Des décisions fortes, notamment sur la réparation, y compris dans sa dimension financière, sont attendues lundi, lors de la clôture des travaux de la CEF.

La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise, a estimé à 330 000 les personnes de plus de 18 ans ayant fait l'objet de violences sexuelles en France depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs (prêtres ou diacres), religieux ou personnes en lien avec l'Eglise (surveillants d'internats, responsables de mouvements de jeunesse etc). Le rapport de cette commission a par ailleurs émis 45 recommandations.