Devant l'Assemblée nationale, le ministre de l'Intérieur a exhorté les prêtres ayant connaissance de faits de pédocriminalité à les porter aux autorités françaises. Gérald Darmanin a reçu le président de la Conférence des Évêques de France.
Le président de la Conférence des Évêques de France a été reçu ce mardi par le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, quelques jours après la publication du rapport Sauvé qui a révélé l'ampleur des abus sexuels commis au sein de l’Église depuis les années 1950.
La protection des enfants comme "priorité absolue"
Mgr Eric de Moulins-Beaufort a appelé à "faire de la protection des enfants une priorité absolue", insistant sur les dommages irréversibles des abus sexuels :
« On sait que l'intrusion d'un adulte dans le développement sexuel d'un enfant, c'est un traumatisme que l'enfant portera toute sa vie. Donc, aujourd'hui on ne peut pas faire comme si les enfants allaient oublier – ce qui explique peut-être pourquoi on a négligé la souffrance des enfants – mais aujourd’hui, on ne peut plus le faire et il faut que nous prenions en compte ce fait dans l’Église et dans la société. »
L’Église doit collaborer avec les autorités françaises
Le président de la Conférence des Évêques de France s'est en outre excusé pour ses propos "maladroits" prononcés au lendemain de la publication du rapport Sauvé. L’archevêque avait déclaré que le secret de la confession était "plus fort que les lois de la République" et ne pouvait donc être brisé.
Devant l'Assemblée nationale, Gérald Darmanin, le ministre français de l'Intérieur, a exhorté les prêtres ayant connaissance de faits de pédocriminalité à les porter aux autorités françaises :
« Le secret de la confession est, depuis quasiment 200 ans, dans notre droit, connu comme un secret professionnel, au même titre que les médecins ou les avocats. Il souffre cependant d'exceptions lorsqu'ils concernent notamment les crimes commis pour des enfants de moins de 15 ans. »
L'enquête, menée sur une période de 70 ans par la Commission Sauvé, a recensé plus de 3 000 agresseurs sexuels et environ 330 000 victimes.
Le pape François a exprimé plusieurs fois sa "honte".