L'Allemagne ouvre le chapitre Scholz avec un gouvernement paritaire inédit

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Par Euronews avec AFP
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La dernière étape vers l'investiture du futur chancelier allemand, Olaf Scholz, a été franchie ce lundi. Les adhérents écologistes ont validé à 86% l'accord de coalition. Les sociaux-démocrates du SPD et les Libéraux en avaient fait de même au cours du weekend.

C'est un long chapitre de l'histoire contemporaine allemande qui s'achève : le Bundestag va élire mercredi le social-démocrate Olaf Scholz au poste de chancelier, à la tête d'un inédit gouvernement paritaire, et tourner la page de l'ère Merkel.

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La dernière étape vers l'investiture du futur chancelier allemand, Olaf Scholz, a été franchie ce lundi. Les adhérents écologistes ont validé à 86% l'accord de coalition. Les sociaux-démocrates du SPD et les Libéraux en avaient fait de même au cours du weekend.

Les trois partis, appelés à gouverner ensemble pour les quatre prochaines années, vont officiellement signer l'accord mardi. "Nous sommes très heureux de ce grand résultat. Nous lançons maintenant, avec un fort soutien des électeurs, ce nouveau gouvernement fédéral, composé d'un cabinet très fort et diversifié", a déclaré Annalena Baerbock, la coprésidente des Verts allemands et future ministre des affaires étrangères.

Un peu plus de deux mois après avoir remporté les législatives, Olaf Scholz sera élu par le Bundestag à la tête d'une coalition inédite de trois partis, formée beaucoup plus vite que prévu, par les sociaux-démocrates du SPD avec les Verts et les Libéraux.

Nouvel élan

Pour la première fois entrera alors en fonction un gouvernement à parité, avec des femmes désignées à des postes ministériels clés comme les Affaires étrangères, l'Intérieur ou la Défense.

"Je suis particulièrement fier que des femmes soient désormais à la tête de ministères pour lesquels il n'est pas traditionnel" qu'ils soient occupés par des femmes, a salué lundi le nouveau Chancelier, qui de longue date s'affirme féministe.

Malgré la popularité intacte d'Angela Merkel après quatre mandats, Olaf Scholz, qui se présente volontiers comme son héritier, entend donner un nouvel élan. "Je veux que les années 2020 soient celles d'un nouveau départ", a-t-il dit dans l'hebdomadaire Die Zeit, affirmant vouloir mettre en oeuvre "la plus grande modernisation industrielle" de l'histoire récente "capable de stopper le changement climatique créé par l'Homme".

Son gouvernement promet aussi une politique très pro-UE, visant à "accroître la souveraineté stratégique de l'Union européenne" et mieux défendre les "intérêts européens communs". La future cheffe de la diplomatie, l'écologiste Annalena Baerbock, entend en parallèle adopter une ligne plus dure à l'égard des régimes autoritaires comme la Chine ou la Russie.

Mais le futur gouvernement ne connaîtra pas d'état de grâce. Il doit dans l'immédiat se concentrer sur son premier gros défi : la gestion du regain de la pandémie de Covid-19, qui touche particulièrement l'Allemagne.

Olaf Scholz, élu expérimenté mais peu charismatique, entend en particulier faire voter rapidement l'obligation vaccinale, censée entrer en vigueur en février ou mars. Cette mesure radicale, déjà choisie par le voisin autrichien, est soutenue par environ deux tiers des Allemands mais elle risque de heurter une part importante de la population, en particulier en ex-RDA.

Objectif hors d'atteinte

L'ancien maire de Hambourg, qui réservera comme ses prédécesseurs sa première visite à la France, va aussi devoir composer avec une situation économique défavorable, plombée par une croissance plus faible qu'annoncé et le retour de l'inflation. Le nouveau chef du gouvernement allemand a beaucoup d'autres chantiers à mener, qui ne recueillent pas forcément l'assentiment des Allemands.

La hausse prévue du salaire minimum, la sortie anticipée du charbon ou le développement des énergies renouvelables sont plébiscités, selon un sondage pour la chaîne publique ARD.

D'autres promesses de la coalition "feu tricolore" comme le cannabis en vente libre, l'achat de drones armés par la Bundeswehr ou encore le droit de vote à 16 ans ne sont en revanche soutenues que par une minorité.

Et sur le climat, malgré le programme "le plus ambitieux qu'un gouvernement ait jamais présenté", l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré paraît à ce stade hors d'atteinte, selon une étude réalisée pour l'Alliance climatique allemande.

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