Allemagne : Olaf Scholz, élu chancelier, succède à Angela Merkel

Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, et la désormais ex-chancelière Angela Merkel, au Bundestag à Berlin, le 08/12/2021
Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, et la désormais ex-chancelière Angela Merkel, au Bundestag à Berlin, le 08/12/2021 Tous droits réservés Markus Schreiber/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Par Euronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

La page est officiellement tournée en Allemagne. Le social-démocrate Olaf Scholz est devenu le nouveau chancelier, succédant à Angela Merkel qui s'efface après 16 années aux commandes du pays.

PUBLICITÉ

En Allemagne, le social-démocrate Olaf Scholz est devenu le nouveau chancelier, succédant officiellement à Angela Merkel.

Il a été élu ce mercredi matin par les députés du Bundestag avec 395 voix. Il lui fallait 369 voix pour être élu.

"Oui", a répondu Olaf Scholz à la présidente du Bundestag, Bärbel Bas, qui lui demandait s'il acceptait le résultat du vote.

Cette élection est la suite logique de la victoire du parti d'Olaf Scholz aux législatives du 26 septembre. Le SPD, arrivé en tête de ce scrutin, a fait alliance avec les Verts et les libéraux du FDP et a conclu avec eux un accord de gouvernement.

Il a ensuite prêté serment devant les députés en prononçant la formule consacrée selon l'article 56 de la Loi fondamentale pour la République fédérale d’Allemagne, la constitution allemande :

Je jure de consacrer mes forces au bien du peuple allemand, d’accroître ce qui lui est utile, d’écarter de lui tout
dommage, de respecter et de défendre la Loi fondamentale
et les lois de la Fédération, de remplir mes devoirs avec
conscience et d’être juste envers tous.
Texte de la prestation de serment, selon l'article 56 de la constitution allemande
INA FASSBENDER/AFP
Prestation de serment d'Olaf Scholz au Bundestag, le 8 décembre 2021INA FASSBENDER/AFP

Contrairement à Angela Merkel, lors de ses prestations de serment, Olaf Scholz a choisi de ne pas prononcer la formule religieuse concluant ce texte ( "So wahr mir Gott helfe", "Que Dieu me vienne en aide"), comme le stipule le point 2 de l'article 56, où cette référence religieuse n'est qu'optionnelle, laissée à la discrétion de la personne prêtant serment.

Ce mercredi, Olaf Scholz est donc devenu le neuvième chancelier de l'Allemagne d'après-guerre.

Il succède à Angela Merkel, qui aura gouverné le pays durant 4 mandats (2005-2021).

A quelques jours, elle aurait pu battre le record de longévité détenu par Helmut Kohl (1982-1998).

Un gouvernement Scholz paritaire sous le signe d'une coalition "feu tricolore"

Après Olaf Scholz, les membres du gouvernement du nouveau chancelier ont prêté serment à leur tour. Le social-démocrate va prendre les rênes d'un cabinet composé pour la première fois d'autant, avec huit et huit, d'hommes que de femmes.

Trois d'entre elles sont à la tête de ministères clés : les Affaires étrangères pour l'écologiste Annalena Baerbock, la Défense et l'Intérieur pour les deux sociales-démocrates Christine Lambrecht et Nancy Faeser.

Inédit, le gouvernement le sera aussi dans sa composition politique. Il réunira en effet pour la première fois depuis les années 1950 trois partis : le SPD, les Verts et le Parti libéral-démocrate (FDP). Cette coalition est surnommée "feu tricolore" ("Ampel-Koalition" en allemand), en raison de la couleur de ces formations politiques (rouge pour le SPD, jaune pour le FDP et vert pour les écologistes)

Ces trois formations sont parvenues rapidement à s'accorder sur un programme qui fait la part belle à la protection du climat, la rigueur budgétaire et l'Europe.

Christian Lindner, le dirigeant des libéraux et parangon de l'austérité budgétaire, doit d'ailleurs prendre la tête du puissant ministère des Finances.

Le nouveau chancelier et ses ministres ont été ensuite reçus au Château de Bellevue par le président de la République fédérale, Frank-Walter Steinmeier. Ce dernier a remis à Olaf Scholz et aux membres de son gouvernement leur "acte de nomination", marquant alors le début officiel de leur mandat.

Bernd Von Jutrczenka/dpa via AP
Olaf Scholz et son gouvernement, au château Bellevue à Berlin, en présence du président allemand, Frank-Walter Steinmeier, le 8 décembre 2021Bernd Von Jutrczenka/dpa via AP

Scholz promet à l'Allemagne un "nouveau départ"

Le nouveau chancelier s'est ensuite dirigé vers lala chancellerie pour la passation de pouvoirs avec Angela Merkel, qui s'efface après 16 années aux commandes. La dirigeante conservatrice a accueilli à 15h ce mercredi son successeur, qui lui a offert un imposant bouquet de fleurs.

Markus Schreiber/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved
Olaf Scholz remettant un bouquet à Angela Merkel à la chancellerie, lors de la passation de pouvoir, à Berlin le 8 décembre 2021Markus Schreiber/Copyright 2021 The Associated Press. All rights reserved

Angela Merkel a appelé celui qui était encore il y a peu son vice-chancelier à "travailler pour le bien" de l'Allemagne. Olaf Scholz lui a en retour rendu hommage pour "tout ce (qu'elle) a fait pour notre pays" et promis un "nouveau départ".

Celle qui est surnommée "l'éternelle chancelière" a ensuite quitté définitivement les lieux et va aborder après 31 ans de carrière politique une nouvelle tranche de sa vie, encore entourée de mystère.

PUBLICITÉ

Un désir de continuité, pour les voisins

Olaf Scholz a reçu de nombreux hommages des dirigeants du monde entier après son élection.

Dans un message publié sur Twitter, le président français Emmanuel Macron a salué l'élection de Olaf Scholz, en lui promettant d'écrire "la suite ensemble", "pour les Français, pour les Allemands, pour les Européens".

La présidente de la Commission européenne, l'Allemande Ursula von der Leyen, entend travailler avec lui "pour une Europe forte".

Olaf Scholz rencontrera le président français et la présidente de la Commission ce vendredi à l'occasion de son premier déplacement à l'étranger.

Le Kremlin évoqué une volonté de continuité, en souhaitant l'établissement d'une "relation constructive" entre le président Vladimir Poutine et le successeur d'Angela Merkel.

PUBLICITÉ

Le président chinois Xi Jinping a lui fait savoir que la Chine était prête à élever à un "nouveau niveau" les relations avec l'Allemagne.

En fin d'après-midi, le Premier ministre britannique Boris Johnson a salué mercredi l'élection du nouveau chancelier allemand Olaf Scholz, se disant "impatient" de travailler avec le dirigeant dont le pays est un "fidèle allié" de Londres.

"Félicitations à Olaf Scholz pour votre nomination comme chancelier allemand. L'Allemagne et le Royaume-Uni sont de proches amis et de fidèles alliés, et je suis impatient de travailler étroitement ensemble dans les années à venir", a déclaré le locataire du 10 Downing Street Johnson dans un message diffusé en anglais et en allemand sur Twitter.

Le nouveau chancelier allemand a été également félicité par le Premier ministre canadien. Justin Trudeau a indiqué dans un message posté sur Twitter que le Canada et l'Allemagne sont "de proches alliés et de solides partenaires" et qu'il se "réjouissaitde travailler en étroite collaboration" avec Olaf Scholz "pour renforcer encore ce partenariat".

Dernier des grands dirigeants occidentaux à réagir, le président des Etats-Unis a lui aussi félicité Olaf Scholz.

PUBLICITÉ

Sur Twitter, Joe Biden a également mis en avant "les liens solides qui unissent nos deux pays" et se réjouissant "de travailler en étroite collaboration" avec le nouveau chancelier allemand "afin de progresser dans la résolution des problèmes mondiaux actuels".

Bien avant la réaction du locataire de la Maison Blanche, le président chinois Xi Jinping avait, lui, fait savoir que la Chine était prête à élever à un "nouveau niveau" les relations avec l'Allemagne.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Premier déplacement d’Olaf Scholz à Bruxelles

L'Allemagne pourrait rendre la vaccination obligatoire, et l'Europe redoute omicron

Allemagne : Bärbel Bas, nouvelle présidente du Bundestag