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La présidentielle française s'invite dans l'hémicycle européen à Strasbourg

Le président français, Emmanuel Macron, lors de son discours au Parlement européen à Strasbourg, le 19 janvier 2022
Le président français, Emmanuel Macron, lors de son discours au Parlement européen à Strasbourg, le 19 janvier 2022 Tous droits réservés AP Photo/Jean-Francois Badias
Tous droits réservés AP Photo/Jean-Francois Badias
Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
Publié le Mis à jour
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La campagne présidentielle a rattrapé Emmanuel Macron au Parlement de Strasbourg mercredi, alors qu'il présentait les axes de la présidence française du Conseil de l'UE.

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La campagne présidentielle française a rattrapé Emmanuel Macron au Parlement de Strasbourg mercredi alors qu'il présentait les grands axes de la présidence française du Conseil de l'UE.

Seul candidat à la course à l'Elysée à siéger à Strasbourg, Yannick Jadot a étrillé le chef de l'État sur la question environnementale, en l'accusant de promouvoir "le gaz pour sauver un nucléaire condamné à la faillite".

Yannick Jadot se fait rappeler à l'ordre

"Vous resterez dans l'Histoire comme le président de l'inaction climatique" a-t-il ajouté, alors que les deux hommes n'étaient séparés que de quelques mètres.

"Vous vous êtes exprimé avec le cœur d'un président de groupe", lui a rétorqué Emmanuel Macron, comme pour bien clarifier qu'il ne pensait certainement pas à lui pour la présidence française. Sur l'agenda climatique en Europe, "la France a été aux avant-postes de cette stratégie, vous ne pouvez pas le nier, ou vous mentiriez" a-t-il ajouté.

L'équipe de campagne de l'écologiste a publié dans la foulée sa prise de parole sur Youtube, en la titrant "le discours coup de poing au Parlement européen".

Applaudi par son groupe politique, Yannick Jadot a aussi provoqué des réactions outrées chez ses collègues qui ont pour certains exprimé bruyamment leur opposition à ses déclarations.

La cheffe de file du groupe S&D (socialistes et démocrates), l'espagnole Iratxe Garcia Perez, ainsi que celui du groupe Renew (libéraux), le Français Stéphane Séjourné (membre du parti La République en marche), ont chacun adressé un rappel au règlement à l'écologiste.

"Je vous demanderai de respecter le débat. (...) Ce n'est pas le moment d'intervenir de cette façon là", a réagi Mme Garcia Perez. "Quelle honte de transformer cet hémicycle en Assemblée nationale, ce n'est pas respectueux", a renchéri Stéphane Séjourné. "Il faut que le respect règne dans cette chambre", a réclamé la nouvelle présidente du Parlement européen, Roberta Metsola.

Le candidat écologiste doit d'ailleurs tenir en soirée un meeting à Strasbourg, de même que le candidat LFI Jean-Luc Mélenchon, qui s'est dit "déçu" par l'intervention de M. Macron, "un discours usé d'un homme usé", "pauvre" dans le contenu, "au plan social inexistant et au plan climatique à peu près autant".

Manfred Weber apporte son soutien à Valérie Pécresse

Le président du groupe conservateur du Parti populaire européen (PPE), l'Allemand Manfred Weber, a pour sa part profité de son temps de parole pour glisser un soutien à Valérie Pécresse dans l'optique de la présidentielle française.

"J'imagine que les électeurs français pourront également faire de la parité femmes - hommes, une réalité en votant pour la première fois pour une femme" a-t-il glissé malicieusement à Emmanuel Macron.

Toujours pas candidat déclaré, le président français a répondu à ses adversaires de tous bords :

À l'eurodéputé et président du RN Jordan Bardella qui l'accusait de "faire de l'Europe l'arrière-cour de Washington, la proie de Pékin, le paillasson d'Erdogan et l'hôtel de l'Afrique", Emmanuel Macron a rétorqué que "ce n'est pas en disant méthodiquement n'importe quoi qu'on peut dire à la fin des vérités".

"Vous avez dit que l'Union européenne ne doit pas être un marchepied électoral et je pense que vous avez raison", a-t-il aussi lancé, ironique, à l'eurodéputée LFI Manon Aubry, lui reprochant sa trop grande politisation.

"Quelle mauvaise foi !", a pesté l'eurodéputé LFI Manuel Bompard, directeur de campagne de l'Insoumis.

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Ce débat plus long que prévu a perturbé le planning d'Emmanuel Macron, attendu ensuite pour ses vœux aux armées dans le camp d'Oberhoffen, à Haguenau. Son déjeuner avec la présidente du Parlement a été annulé, tout comme leur conférence de presse commune, remplacée par une déclaration de deux minutes. Des journalistes ont quitté la salle en signe de protestation.

Macron défend l'État de droit

Peu avant, il avait d'emblée mis en garde dans son discours contre les attaques visant l'État de droit, et souligné la nécessité de "partout reconvaincre les peuples qui s'en sont éloignés", mentionnant sans les nommer la Pologne et la Hongrie.

Intégration du droit à l'avortement et de la protection de l'environnement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE mais aussi "nouvel ordre de sécurité" avec l'Otan face à la Russie, réforme de l'espace Shengen, "révolution numérique" : il a déroulé ses priorités pour une Europe ayant "les moyens de décider pour elle-même de son avenir", avant une conférence de presse dans l'après-midi.

La réaction de l'extrême droite ne s'est pas fait attendre.

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"Ce qui dérange" Emmanuel Macron, c'est que ces pays"refusent les diktats bruxellois, l'immigration massive et l'activisme LGBT", a abondé le député européen RN Nicolas Bay, alors que la candidate du RN à la présidentielle, Marine Le Pen, veut inscrire la primauté du droit français sur le droit européen dans la Constitution.

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