Isla Valdecañas, un complexe touristique espagnol en marge de la loi

Isla Valdecañas, un complexe touristique espagnol en marge de la loi
Tous droits réservés Euronews
Tous droits réservés Euronews
Par Carlos Marlasca
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié

Après seize ans de combat juridique, les associations écologistes ont obtenu gain de cause au sujet d'un complexe touristique construit sur une zone protégée en Espagne. Le Tribunal suprême espagnol a ordonné sa démolition.

PUBLICITÉ

C'est un complexe touristique pour les Madrilènes fortunés situé à deux heures de route de la capitale espagnole dont les jours sont comptés. Le Tribunal suprême espagnol a ordonné en février, la démolition de la "Isla Valdecañas", surnommée la "Marbella de l'Estrémadure", pour non-respect de la législation sur les zones protégées.

"Un coup dur" pour la vie économique et "l'Espagne vide"

Dans le village voisin d'El Gordo, Janet Sarro, commerçante, craint de perdre une bonne partie de sa clientèle. "Ce serait un coup dur pour moi et mon entreprise, mais aussi pour la ville, tout le monde," déplore-t-elle, "parce qu'en fin de compte, directement et indirectement, on serait tous touchés." Parmi les habitants, certains font part de leur inquiétude. "Les gens de l'île viennent dans notre village, ils vont à la messe, ils font des dons importants et c'est une bonne chose pour nous," fait remarquer Dorotea Bravo.

Pour le conseil municipal, la "Isla Valdecañas" a représenté une aubaine pour ce territoire de ce qu'on appelle "l'Espagne vide" qui s'est vidée de sa population avec l'exode rural. "Le village comptait deux mille habitants dans les années 60, puis les gens sont partis et la commune est tombée à 250 dans les années 90," indique Jesus Jiménez Gordo, conseiller municipal chargé de l'environnement à El Gordo. "Mais grâce à l'île, les petits-enfants de ceux qui sont partis à Madrid dans les années 60 sont revenus vivre au village," souligne-t-il.

Cette dernière décision de justice intervient après plusieurs jugements qui avaient déjà conclu à l'illégalité de la "Isla Valdecañas". Elle marque la fin d'une bataille juridique entamée il y a seize ans même s'il reste des possibilités d'appel. Les personnes pénalisées par la démolition du complexe peuvent encore saisir la Cour constitutionnelle ou la justice européenne pour tenter de l'empêcher.

Dégâts environnementaux

De leur côté, les associations écologistes, à l'origine de cette action en justice, se félicitent d'avoir obtenu gain de cause. Il s'agissait pour elles, de dénoncer l'impact environnemental de la construction du complexe entamée en 2007. Des dégâts confirmés depuis par le Conseil supérieur des investigations scientifiques CSIC.

"Ils font de l'argent sur un modèle de développement," déplore Julio César Pintos, membre d'e l'organisation Ecologistes en action Estrémadure, "qui consiste à vendre les espaces en front de lac, à les privatiser et à faire un embarcadère sur un site qui se trouve être une réserve où les espèces menacées peuvent nicher."

Quant au coût de la destruction de la "Isla Valdecañas", il est estimé à environ 145 millions d'euros.

Journaliste • Carlos Marlasca

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Des émissions massives de méthane par l’industrie pétrolière et gazière détectées depuis l'espace

A l'approche du bannissement du plastique, le carton cartonne

Élections en Espagne : l'UE s'inquiète d'une possible entrée de Vox au gouvernement