La Russie promet une "réduction radicale" de son activité militaire en Ukraine

A l'issue de trois heures de discussions organisées ce mardi à Istanbul entre les délégations russe et ukrainienne, le ministre turc des Affaire étrangères Mevlüt Cavusoglu a salué les "progrès les plus significatifs" depuis le début de la guerre, le 24 février dernier .
Dans les faits, la Russie a promis de "radicalement" réduire son activité militaire en direction de Kyiv et Tcherniguiv, à environ 120 km au nord-est de la capitale. L'Ukraine, elle, acceptera un statut de neutralité si elle obtient un "accord international" garantissant sa sécurité.
En outre, le négociateur ukrainien en chef, David Arakhamia, a aussi estimé qu'après ces pourparlers, les conditions étaient "suffisantes" pour une rencontre au sommet entre les présidents russe Vladimir Poutine et ukrainien Volodymyr Zelensky.
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Le point sur la situation à 20h30 :
- Discussions "substantielles" ouvrant la voie à une rencontre Zelensky-Poutine
Les conditions pour une première rencontre entre le président ukrainien et son homologue russe depuis le début de l'invasion russe sont désormais possibles, ont indiqué Kiev et Moscou après plusieurs heures de pourparlers russo-ukrainiens mardi à Istanbul.
"Les négociations sur un accord sur la neutralité et le statut non nucléaire de l'Ukraine entrant dans une dimension pratique (...), il a été décidé, pour accroître la confiance, de réduire radicalement l'activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv", a déclaré le vice-ministre russe de la Défense.
"Après la discussion substantielle d'aujourd'hui, nous nous sommes entendus et proposons que la rencontre se fasse pour parapher l'accord", a-t-il dit.
L'Ukraine acceptera d'être neutre si elle obtient un "accord international" pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, selon le négociateur en chef ukrainien.
- Washington, Paris, Londres, Berlin et Rome circonspects
Les dirigeants américain, français, britannique, allemand et italien se sont montrés circonspects après l'annonce de ces avancées dans les discussions russo-ukrainiennes.
Joe Biden, Emmanuel Macron, Boris Johnson, Olaf Scholz et Mario Draghi ont mis en garde, lors d'une conversation téléphonique, contre tout "relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée", selon Downing Street.
Ils se sont dits d'accord pour "continuer d'accroître le coût payé par la Russie", selon la Maison-Blanche.
Les Bourses européennes ont elles renoué avec l'optimisme en terminant en forte hausse.
- Marioupol : les "nationalistes" ukrainiens doivent "déposer les armes" (Poutine)
Vladimir Poutine a exigé mardi que les "nationalistes" ukrainiens à Marioupol "déposent les armes" afin qu'on puisse "trouver une solution à la situation humanitaire" dans ce port stratégique, selon un communiqué du Kremlin publié après un échange avec le président français Emmanuel Macron.
Ce dernier a de son côté estimé que les conditions pour lancer dans les prochains jours une opération humanitaire au secours des habitants de cette ville assiégée n'étaient "pas réunies à ce stade".
- Mykolaïv : au moins neuf morts
Neuf personnes ont été tuées et au moins 28 autres blessées mardi dans une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, dans le sud de l'Ukraine, selon un nouveau bilan donné par le parquet général ukrainien.
Volodymyr Zelensky a par ailleurs qualifié les attaques russes contre Marioupol de "crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète." En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.
Les forces russes ont par ailleurs bombardé l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv (ouest), détruisant tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire.
- Decathlon suspend ses activités en Russie
L'entreprise française spécialisée dans les articles de sport Decathlon a annoncé la suspension de ses activités en Russie en raison de problèmes d'approvisionnement.
Decathlon, présent en Russie depuis 2006 avec 60 magasins, est l'une des trois enseignes de l'association familiale Mulliez à être active dans ce pays, avec Auchan et Leroy-Merlin, qui y poursuivent pour leur part leur activité.
Par ailleurs, le cimentier suisse Holcim va se retirer du marché russe après avoir déjà suspendu ses investissements. Il y emploie plus de mille personnes et dispose de trois sites spécialisés dans la production de ciment.
- Un yacht saisi à Londres
Un yacht de luxe avec piscine et cave à vin appartenant à un ressortissant russe a été saisi à Londres dans le cadre des représailles à l'invasion russe en Ukraine.
Le "Phi" est le troisième plus grand yacht construit par les chantiers navals néerlandais Royal Huisman, avec 58 mètres de long, d'une valeur de 38 millions de livres sterling (45 millions d'euros).
Le président des Etats-Unis Joe Biden a déclaré ce mardi que les Occidentaux attendaient de voir si la Russie "tenait parole" sur la réduction de son activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv, en Ukraine.
[Pour la déclaration mise en exergue, se rendre à 11:06 de la vidéo ci-dessus]
"On verra s'ils tiennent parole", a ainsi indiqué le locataire de la Maison-Blanche, peu après s'être entretenu avec les dirigeants français, britannique, allemand et italien. "Il semble y avoir un consensus sur le fait qu'il faut voir ce qu'ils ont à offrir" a ajouté Joe Biden lors d'une conférence de presse conjointe avec Lee Hsien Loong le Premier ministre de Singapour.
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Les dirigeants britannique, américain, français, allemand et italien ont mis en garde ce mardi, lors d'une conversation téléphonique, contre tout "relâchement de la détermination occidentale" face à l'invasion russe de l'Ukraine, selon Downing Street.
Boris Johnson, Joe Biden, Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Mario Draghi "sont convenus qu'il ne pouvait y avoir aucun relâchement de la détermination occidentale tant que l'horreur infligée à l'Ukraine ne serait pas terminée", a indiqué un porte-parole du Premier ministre britannique dans un communiqué.
Les forces russes ont bombardé ce mardi l'aérodrome militaire de Starokostiantyniv, dans l'ouest de l'Ukraine, détruisant complètement tous les stocks de carburant de cette ville, a annoncé son maire Mykola Melnytchouk.
"Nous sommes arrosés de missiles depuis le premier jour de la guerre, mais aujourd'hui (...) l'attaque a été très sérieuse et a causé des dommages significatifs", a écrit sur Facebook ce responsable local, soulignant toutefois que ce nouveau bombardement n'avait pas fait de victimes.
"Les occupants (russes) ont complètement détruit tous les stocks de carburant et de lubrifiants disponibles dans la ville", située dans la région de Khmelnytskyï, a-t-il ajouté.
En France, sur le port de Marseille, le ferry "Méditerranée" de la Corsica Linea, qui reliait habituellement la ville au Maghreb, a été transformé en hôtel flottant afin d'accueillir jusqu'à 1 600 réfugiés ukrainiens.
Loué par l'Etat français à la compagnie maritime Corsica Linea, pour un montant non dévoilé, le bateau a reçu ce mardi après-midi ses premiers réfugiés ukrainiens, après une visite des lieux par les médias.
Salle de cinéma, salle de jeu pour les enfants, crèche : le navire, dont les panneaux d'orientation ont été traduits pour l'occasion, dispose de 500 cabines pouvant accueillir jusqu'à 1 600 personnes pendant deux mois avant de reprendre ses rotations habituelles.
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) se heurte à des accusations visant ses efforts pour faciliter les évacuations de villes assiégées.
Une des accusations contre le CICR circulant sur les réseaux sociaux assure qu'il a aidé des évacuations forcées vers la Russie d'Ukrainiens depuis la ville assiégée de Marioupol.
Le CICR "ne soutiendrait jamais une quelconque opération qui irait à l'encontre de la volonté des gens et de nos principes", a insisté un porte-parole de l'organisation.
Le nombre de réfugiés ayant fui l'Ukraine depuis l'invasion ordonnée par Vladimir Poutine se rapproche de la barre symbolique des 4 millions qui pourrait être franchie dans les tout prochains jours, selon l'ONU, estimant à presque 6,5 millions le nombre de déplacés à l'intérieur du pays.

Avec 3 901 713 réfugiés ukrainiens, principalement des femmes et des enfants, l'Europe n'a pas connu de tels flots de réfugiés depuis la Deuxième Guerre mondiale.
La Pologne a, elle , indiqué ce mardi que plus de 2,3 millions d'Ukrainiens ont franchi la frontière entre les deux pays depuis le 24 février, premier jour de l'invasion russe.
Le président ukrainien a indiqué qu'au moins sept personnes ont été tuées ce mardi et 22 autres blessées lors d'une frappe russe ayant partiellement détruit le bâtiment de l'administration régionale de Mykolaïv, ville proche d'Odessa.

Volodymyr Zelensky a par ailleurs qualifié les attaques russes contre Marioupol de "crime contre l'humanité, qui se déroule en direct sous les yeux de la planète." En visioconférence devant le Parlement danois, il a accusé Moscou de bombarder volontairement les abris des civils dans cette ville assiégée.
En France, l'Elysée vient d'indiquer qu'un entretien téléphonique était "en cours" entre le président Emmanuel Macron et son homologue russe, Vladimir Poutine.
Le Royaume-Uni vient également de réagir. Le gouvernement britannique a averti ce mardi la Russie qu'il la jugerait "sur ses actes, pas ses paroles" après l'annonce par Moscou d'une réduction "radicale" de ses activités militaires en direction de Kiev et Tcherniguiv, dans le nord-est de l'Ukraine.
"Nous jugerons Poutine et son régime sur ses actes, pas ses paroles", a déclaré un porte-parole du Premier ministre Boris Johnson aux journalistes.