Guerre en Ukraine : Poutine fourvoyé par ses conseillers ; son armée démoralisée

Jeremy Fleming, directeur des services secrets britanniques
Jeremy Fleming, directeur des services secrets britanniques Tous droits réservés Frank Augstein/Copyright 2019 The Associated Press. All rights reserved
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Par Euronews avec AFP
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Selon les renseignements britanniques, Vladimir Poutine a surestimé la capacité de son armée à remporter la victoire, et ses conseillers craignent de lui dire.

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Le président Vladimir Poutine est fourvoyé par ses conseillers qui "ont peur de lui dire la vérité" sur sa stratégie de guerre "défaillante" en Ukraine où des troupes russes sabotent des équipements et abattent accidentellement leur propre avion, ont fait valoir les renseignements britanniques et américains.

Les proches alliés, dont les espions, s'efforcent de mettre en avant les échecs de la Russie et les divisions du Kremlin, ont déclaré que les conseillers de Vladimir Poutine avaient "trop peur" de lui dire toute la vérité sur les revers de Moscou sur le terrain et sur l'impact réel des sanctions.

Nous avons vu des soldats russes - à court d'armes et le moral en berne - refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion
Jeremy Fleming
Chef des renseignements britanniques

Quelques heures après la publication par la Maison Blanche de son rapport de renseignement sur la situation en Ukraine, le chef des renseignement britanniques, Jeremy Fleming, a estimé jeudi dans un discours à l'Université nationale australienne de Canberra que le dirigeant russe avait surestimé la capacité de son armée à remporter une victoire rapide.

"Nous avons vu des soldats russes - à court d'armes et le moral en berne - refuser d'exécuter les ordres, saboter leur propre équipement et même abattre accidentellement leur propre avion", a énuméré Fleming.

"Et même si les conseillers de Poutine ont peur de lui dire la vérité, ce qui se passe et l'ampleur de ces erreurs d'appréciation doivent être parfaitement clairs pour le régime", a-t-il estimé.

Selon Jeremy Fleming, le président russe a sous-estimé la résistance ukrainienne, la force de la coalition internationale contre lui et l'impact des sanctions économiques.

Trompé par ses conseillers

Ces remarques font écho à un briefing de la Maison Blanche sur des renseignements américains rendus public mercredi 30 mars. Selon leurs informations, les relations de Poutine avec son personnel militaire se sont détériorées.

"Nous avons des informations, que nous avons maintenant rendues publiques, selon lesquelles Vladimir Poutine s'est senti trompé par l'armée russe", a déclaré Kate Bedingfield, directrice de la communication de la Maison Blanche.

Ces derniers jours, les forces ukrainiennes ont repris des territoires, dont Irpin, situé dans la banlieue stratégique de Kiev, alors que l'offensive russe semble s'enliser, cinq semaines après le début de l'invasion le 24 février.

Les rapports des renseignements américain et britannique interviennent au moment où les questions se multiplient sur la relation qu'entretien le président russe avec son ministre de la défense, Sergueï Shoigu, qui a disparu de la scène publique pendant des semaines avant de réapparaître le 26 mars dans une émission de télévision.

Des images non datées ont montré M. Shoigu – qui y a fait référence à une réunion du ministère des finances la veille – présidant une réunion sur les marchés publics de défense en Russie.

Il y a une "tension persistante" entre Poutine et le ministère de la défense de Moscou, conséquence de la méfiance du dirigeant russe à l'égard de sa direction, a déclaré un haut responsable américain à Washington.

Cyberattaques

Les cyberattaques de la Russie restent, pour l'instant, une menace, a en outre avertit Jeremy Fleming : "Nous avons vu des indicateurs qui suggèrent que les cyberacteurs russes cherchent des cibles dans les pays qui s'opposent à leurs actions."

Sur le terrain en Ukraine, Moscou utilise des mercenaires et des combattants étrangers pour soutenir ses propres forces. Parmi eux, le groupe Wagner, qui "passe à la vitesse supérieure" après avoir été actif dans le pays depuis l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014.

"Le groupe travaille comme une branche fantôme de l'armée russe", permettant à Vladimir Poutine de se déresponsabiliser face aux "opérations plus risquées", a-t-il fait valoir.

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