Moscou rejette toute responsabilité à Boutcha et prépare une large offensive dans le Donbass

Des bâtiments détruits à Borodyanka, au nord-ouest de Kyiv, le 5 avril 2022
Des bâtiments détruits à Borodyanka, au nord-ouest de Kyiv, le 5 avril 2022 Tous droits réservés Vadim Ghirda/Copyright 2022 The Associated Press. All rights reserved.
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Par Stephane HamalianEuronews avec AFP
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Ukraine : Moscou rejette toute responsabilité dans le massacre de Boutcha et prépare une large offensive dans le Donbass.

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L'Ukraine accuse et la Russie dément. Pourtant, les images parlent d'elle-même à Boutcha, dans la périphérie de Kyiv.

Alors que les massacres de civils ne font aucun doute, Moscou parle de mise en scène. Pourtant, des images satellite de la ville publiées lundi par la société américaine Maxar Technologies font état de la présence de cadavres à Boutcha depuis plusieurs semaines, alors que la ville était sous contrôle russe.

L'OTAN accuse Moscou

Ces images semblent donc réfuter les affirmations russes selon lesquelles ces cadavres en vêtements civils ont été placés après le retrait de leurs troupes.

"Prendre pour cible et assassiner des civils est un crime de guerre", a déclaré ce mardi le secrétaire général de l'OTAN, Jens Stoltenberg.

"Tous les faits doivent être établis et tous les responsables de ces atrocités doivent être traduits en justice" a-t-il ajouté.

Dénonçant des "crimes de guerre" et  un "génocide", Volodymyr Zelensky a demandé la mise en place de sanctions supplémentaires à l'encontre de Moscou. Le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken a pour sa part condamné une "campagne délibérée pour tuer, torturer, violer" en référence au drame de Boutcha.

Repositionnement russe pour conquérir l'ensemble du Donbass

Après le récent retrait des troupes russes qui assiégeaient Kyiv et sa région, le chef de l'alliance atlantique a estimé que la Russie se renforçait pour "prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass", dans l'est de l'Ukraine, et réaliser "un pont terrestre avec la Crimée", annexée par Moscou en 2014.

"Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre", a-t-il averti, disant redouter la découverte "d'autres atrocités" commises par les forces Russes en Ukraine.

Des bombardements stratégiques ont déjà eu lieu, selon le porte-parole du ministère russe de la défense. Un centre d'entraînement des forces d'opérations ukrainiennes et des dépôts de carburant du sud du pays ont été ciblés, avec des armes de haute précision.

Kyiv a pour sa part fait état de bombardements à Kramatorsk, grande ville toujours aux mains de l'Ukraine dans l'est du pays. Le ministère de la Défense ukrainien dit s'attendre à une "offensive" de "l'ennemi" dans ce secteur, en vue de prendre "le contrôle de l'ensemble des régions de Lougansk et de Donetsk".

Dans ce contexte, les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance discuteront jeudi avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes. "Je ne veux pas donner de détails, mais la fourniture d'armes anti-chars et de systèmes de défense anti-aériens est examiné", a indiqué Jens Stoltenberg.

Marioupol pilonnée, Mykolaïv dans le viseur de Moscou

Marioupol a "dépassé le stade de la catastrophe humanitaire", a affirmé mardi à l'AFP le maire de cette ville du sud-est de l'Ukraine assiégée par l'armée russe, qualifiant d'"invivable" la situation des quelque 120 000 habitants toujours sur place.

La ville est détruite "à 90%" et "40% de ses infrastructures" sont "irrécupérables", avait déclaré lundi Vadim Boïtchenko au cours d'une conférence de presse.

Depuis le 13 mars, "nous avons évacué plus de 100.000 habitants de Marioupol et nous continuons à le faire", a-t-il ajouté.

Une équipe du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), arrêtée lundi par la police dans une zone contrôlée par les troupes russes à l'ouest de Marioupol, "a été libérée dans la nuit", a indiqué par ailleurs mardi un porte-parole du CICR.

Cette équipe tente depuis vendredi de rejoindre Marioupol, pour faciliter les évacuations des civils.

À Mykolaïv, ville clé sur la route d'Odessa, les habitants craignent d'être les prochains sur la liste du Kremlin.

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