Cinq enseignements de la présidentielle française : abstention, outremer, extrême droite...

Photos diverses du second tour de la présidentielle française, le 24/04/2022
Photos diverses du second tour de la présidentielle française, le 24/04/2022 Tous droits réservés AP Photo
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Par euronews avec AFP, AP
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Au lendemain de la victoire électorale d’Emmanuel Macron, voici 5 enseignements à retenir de ce scrutin : - Une abstention record - Un président mal élu ? - Les progrès de l'extrême droite - L’outremer contre Macron - Des législatives cruciales

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Au lendemain de la victoire électorale d’Emmanuel Macron, voici 5 enseignements à retenir de ce scrutin :

1/ Une abstention record

Avec un taux d’abstention de 28%, ce deuxième tour aura confirmé le sentiment de lassitude d’une partie de l’électorat qui boude les urnes.

L’abstention enregistrée ce dimanche est plus forte qu’il y a 5 ans (25,44%), même si elle n’a pas atteint le record de la présidentielle de 1969 (31%).

2/ Un président mal réélu ?

Dès ce dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon a estimé qu’Emmanuel Macron était le président "le plus mal élu de la Ve République". Une affirmation pas tout à fait exacte, d’après plusieurs experts qui rappellent qu’en 1969, Georges Pompidou n’avait obtenu que 37,51% des suffrages en pourcentage des inscrits.

Mais il est certain qu’en tenant compte de l’abstention et des votes blancs et nuls, Emmanuel Macron n’a été élu que par 38% des inscrits.

3/ Les progrès de l'extrême droite

Avec près de 42% des suffrages, Marine Le Pen réalise le meilleur résultat jamais atteint par un candidat d'extrême droite à l'Elysée. "Les idées que nous représentons arrivent à des sommets (...) Le résultat représente en lui-même une éclatante victoire", a-t-elle proclamé devant ses partisans après la publication des estimations. En 2017, elle avait recueilli près de 34% des voix. Son père Jean-Marie Le Pen en avait à peine obtenu 17,79% en 2002 face à Jacques Chirac.

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4/ L’outre-mer contre Macron

Le président sortant a subi un camouflet électoral dans plusieurs départements d’outre-mer. En témoignent les très bons scores réalisés par son adversaire, Marine Le Pen : près de 60% des voix pour la candidate du Rassemblement national à La Réunion, en Martinique, en Guyane, et même près de 70% en Guadeloupe.

Est-ce que cela marque un basculement durable ? Les élections législatives de juin apporteront des éléments de réponse.

Marine Le Pen n’a pas attendu pour commenter ces résultats : "Cette France trop oubliée, nous, nous ne l'oublions pas", a-t-elle déclaré dès ce dimanche soir.

5/ Des législatives cruciales

Les états-majors des partis politiques lorgnent déjà sur la prochaine échéance électorale : les législatives, prévues les 12 et 19 juin. La présidentielle ayant remodelé le paysage politique français, le scrutin législatif pourrait réserver des surprises.

Le camp d’Emmanuel Macron espère obtenir une majorité suffisamment stable pour gouverner.

Mais les partis de Marine le Pen et de Jean-Luc Mélenchon comptent bien faire fructifier leurs bons scores de la présidentielle. D’ailleurs, le candidat de la France Insoumise a dit voir dans ces législatives, un "3ème tour" et, pourquoi pas, imposer une cohabitation au président.

Pour les partis historiques comme LR et le PS, l'ambition est de tenter de revivre, après la débâcle du premier tour de la présidentielle.

Les grandes manœuvres ne font que commencer.

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