Il avait supervisé la répression du gigantesque mouvement pro-démocratie de 2019 à Hong Kong.
L'ancien chef de la sécurité, pour diriger Hong Kong. John Lee, 64 ans, a été désigné ce dimanche par un comité exécutif acquis à la cause de Pékin. Il était le seul candidat à la succession de Carrie Lam.
Depuis 2020, la Chine a réformé le système politique de Hong Kong pour faire en sorte que la ville soit dirigée exclusivement par des "patriotes loyaux" envers le régime chinois. Concrètement, le dirigeant de la ville est choisi par un "comité électoral" composé actuellement de 1 461 personnes, soit environ 0,02% de la population de la ville ; ses membres sont très majoritairement pro-Pékin.
L'UE critique
Cette désignation a été critiquée par l'UE, le chef de la diplomatie européenne ayant dénoncé sur Twitter une violation "des principes démocratiques et du pluralisme politique".
C'est "une nouvelle étape dans le démantèlement du principe un pays, deux systèmes", a ajouté Josep Borrell.
Les manifestations ont été largement interdites à Hong Kong, les autorités ayant recours à une interdiction des rassemblements publics de plus de quatre personnes en raison du Covid, ainsi qu'à une nouvelle loi sur la sécurité nationale.
Selon les médias locaux, environ 6 000 à 7 000 policiers ont été mobilisés pour éviter tout incident pendant le processus de désignation.
Chef de la sécurité lors des mouvements de 2019
Lors du gigantesque mouvement pro-démocratie de 2019, John Lee était le patron de la sécurité ; il avait ainsi supervisé la répression de cette mobilisation sans précédent.
S'il n'a pas donné beaucoup de détails sur sa politique, John Lee a assuré qu'il en révélera davantage lors de sa prise de fonction, le 1er juillet, date du 25ème anniversaire de la rétrocession de Hong Kong à la Chine par le Royaume-Uni.
"Je comprends qu'il me faudra du temps pour convaincre la population", a concédé John Lee dimanche devant la presse. "Mais je peux le faire par l'action".
Pékin a salué ce résultat quasi unanime, affirmant qu'il montrait que "la société hongkongaise a un niveau élevé de reconnaissance et d'approbation" pour Lee.
"C'est une véritable démonstration de l'esprit démocratique", a déclaré le bureau des affaires de Hong Kong et de Macao dans un communiqué.