Guerre en Ukraine : Merkel défend sa politique vis-à-vis de la Russie

Volodymyr Zelensky, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine
Volodymyr Zelensky, Angela Merkel, Emmanuel Macron et Vladimir Poutine Tous droits réservés Charles Platiau/AP
Par Euronews avec AFP
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"Je ne vais pas m'excuser" pour la ligne politique suivie ces dernières années, a martelé l'ancienne chancelière allemande.

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L'ancienne chancelière allemande Angela Merkel a défendu mardi sa politique vis-à-vis de la Russie, estimant ne pas avoir à "s'excuser" d'avoir misé sur la diplomatie et le commerce pour tenter d'éviter une guerre en Ukraine.

L'ancienne dirigeante a de nouveau sévèrement condamné l'invasion russe, qui n'a selon elle "aucune justification".

"C'est une rupture brutale du droit international pour laquelle il n'y a aucune excuse", a-t-elle dit, s'exprimant pour la première fois en public depuis son retrait de la vie politique il y a six mois.

Mais elle a rejeté les critiques selon lesquelles sa politique ait pu y être pour quelque chose.

Mme Merkel a assuré avoir été consciente depuis plusieurs années de la menace que faisait peser le président Vladimir Poutine sur l'Ukraine.

Il était dans l'intérêt de l'Allemagne de "trouver un modus vivendi avec la Russie afin de ne pas nous retrouver dans un état de guerre" mais "de pouvoir co-exister malgré toutes nos différences", a estimé celle qui a régné pendant seize ans sur la première économie européenne.

Depuis l'invasion russe de l'Ukraine, l'ancienne cheffe de gouvernement de centre-droit s'est vue accusée d'avoir accru la dépendance de l'Europe à l'égard de l'énergie russe, notamment en promouvant la construction du gazoduc Nord Stream 2 malgré les réserves de ses partenaires européens et américains.

Le pipeline, censée doubler la capacité d'approvisionnement de l'Allemagne en gaz russe, a été finalement suspendu depuis l'agression russe en Ukraine, sans avoir été mis en service.

L'Allemagne a longtemps pratiqué la politique de la main tendue envers la Russie, suivant l'idée que le commerce induirait une démocratisation progressive du pays.

"Je n'ai pas pensé que Poutine changerait grâce aux relations commerciales", a-t-elle toutefois assuré mardi, estimant que ce dernier avait tiré un trait sur la démocratie.

Mais il était évident à ses yeux que la Russie serait "toujours un voisin de l'Europe, qu'on ne pouvait pas totalement ignorer", a-t-elle argumenté lors de cette interview menée par un journaliste de l'hebdomadaire Der Spiegel dans un théâtre de Berlin.

Si un rapprochement politique n'est pas possible, "il était pertinent d'avoir au moins des relations commerciales", a-t-elle justifié.

"Et je ne vais pas m'excuser" pour la ligne politique suivie ces dernières années, a-t-elle martelé.

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