En visite en Autriche, Viktor Orban a défendu jeudi "un point de vue culturel" hongrois après son virulent discours le week-end dernier contre "le mélange des races".
Viktor Orban avait tenu un discours virulent le weekend dernier en évoquant une "race hongroise" qu'il fallait protéger de l'immigration non européenne. Le Premier ministre Hongrois a légèrement édulcoré ses propos ce jeudi lors d'une visite en Autriche, en affirmant que la protection de la civilisation de son pays était une question de "culture" et non de "race".
"Il arrive parfois que je parle d'une manière qui peut être mal comprise, mais j'ai demandé au chancelier (Karl Nehammer) de bien vouloir placer les informations dans un contexte culturel", a déclaré Victor Orban lors d'une conférence de presse à Vienne.
"En Hongrie, ces expressions et phrases représentent un point de vue culturel, civilisationnel" a-t-il ajouté, en affirmant que l'Union européenne n'était pas seulement à Bruxelles.
"L'UE est à Vienne, à Budapest, à Varsovie, à Berlin et à Madrid [...]_ Je ne veux pas me fâcher avec les autres Européens ou dévier de ce qu'ils disent, mais je veux apporter nos propres points de vue à une décision européenne commune_" a-t-il déclaré face à la presse.
"Il y a un problème d'introspection à Bruxelles. Et je suis convaincu que sans introspection dans cette situation de guerre très grave, nous ne pourrons pas changer de stratégie" a-t-il assuré.
En amont de cette rencontre, le chef du gouvernement autrichien avait prévu d'interpeller le leader hongrois au sujet de ces déclarations, qu'il a jugées "naturellement critiquables". Car outre ses propos sur la race, Viktor Orban avait fait référence aux chambres à gaz du régime nazi, provoquant la démission d'une de ses conseillères dont les parents avaient survécu à l'Holocauste.
"En Autriche, nous rejetons, condamnons dans les termes les plus forts, toute forme de banalisation ou de relativisation du racisme ou même de l'antisémitisme" a déclaré Karl Nehammer, interrogé ave son homologue hongrois par des journalistes.
Avant cette controverse, le leader autrichien s'était réjoui d'accueillir un "important voisin et partenaire".
"Les deux pays sont fortement touchés par la migration illégale, que nous voulons combattre ensemble", avait-il écrit sur Twitter. "Nous relèverons ces défis__avec détermination, clarté et honnêteté" a-t-il ajouté à côté de son homologue.