Etats-Unis : le ministre de la Justice a "personnellement approuvé" le raid du FBI chez Trump

Le ministre de la Justice des Etats-Unis, Merrick Garland, lors d'une conférence de presse le 11 août 2022 à Washington
Le ministre de la Justice des Etats-Unis, Merrick Garland, lors d'une conférence de presse le 11 août 2022 à Washington Tous droits réservés AP Photo/Susan Walsh
Par euronews avec AFP
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Merrick Garland a également annoncé avoir demandé que le mandat ayant permis la perquisition à Mar-a-Lago, la résidence de Donald Trump en Floride, soit rendu public.

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Aux Etats-Unis, le ministre démocrate de la Justice Merrick Garland a affirmé ce jeudi avoir "personnellement approuvé" la perquisition spectaculaire du FBI lundi chez l'ancien président Donald Trump en Floride, un raid sans précédent qui provoque la colère du camp républicain.

Lors d'une conférence de presse exceptionnelle, Merrick Garland n'a rien dévoilé des raisons et des résultats de cette opération mais il a - fait très inhabituel - annoncé avoir demandé que le mandat ayant permis la perquisition soit rendu public.

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Copie du mandat rendu publique par le Département de la Justice des Etats-UnisAP Photo/Jon Elswick

"J'ai personnellement approuvé la décision de réclamer un mandat de perquisition pour cette affaire", a déclaré M. Garland lors d'une courte intervention télévisée, dans laquelle il a également dénoncé des "attaques infondées" venues des républicains contre son ministère de la Justice et le FBI.

"Le ministère ne prend pas ce genre de décision à la légère", a-t-il souligné, ajoutant qu'elle avait été validée par un juge fédéral.

Insistant sur des "obligations éthiques" qui l'empêchaient de détailler les raisons de la perquisition, M. Garland a dit avoir demandé à un juge de Floride de lever la confidentialité du mandat. D'autant, a-t-il souligné, que Donald Trump a confirmé cette perquisition et que l'affaire revêt un "intérêt public important", à trois mois des élections législatives de mi-mandat.

M. Trump, qui avait reçu une copie du mandat mais ne l'a pas rendue publique, a indiqué dans un communiqué dans la nuit de jeudi à vendredi que "non seulement (il) ne s'opposerait pas à la publication des documents mais (qu'il) irait plus loin en ENCOURAGEANT leur publication immédiate".

AP Photo/Wilfredo Lee
Véhicule de police devant l'entrée de la résidence de Donald Trump, Mar-a-Lago, à Palm Beach en Floride le 8 août 2022AP Photo/Wilfredo Lee

La perquisition de la police fédérale a-t-elle à voir avec les nombreux cartons que Donald Trump a emportés avec lui en quittant la Maison Blanche en janvier 2021? Est-elle liée à l'enquête sur sa responsabilité dans l'assaut du Capitole ? Concerne-t-elle plutôt les enquêtes à New York pour fraudes financières et fiscales le visant ainsi que ses enfants Ivanka et Donald Jr et la la Trump Organization ?

En demandant la levée de la confidentialité du mandat, le ministère de la Justice a mentionné, sans les contredire, les déclarations de représentants de M. Trump indiquant que le FBI recherchait des documents d'archives de la Maison Blanche, peut-être classés secret défense.

Selon le Washington Post ce jeudi soir, certains documents recherchés concernent des armes nucléaires.

Une perquisition sans précédent

Cette perquisition sans précédent par le FBI chez un ancien président des Etats-Unis a eu lieu lundi dans la résidence de luxe de Donald Trump à Mar-a-Lago, en Floride.

Outré, le 45e président américain a raconté sur son réseau social Truth Social que, lundi, ses avocats coopéraient "pleinement" avec les autorités quand "soudain et sans prévenir, Mar-a-Lago a été perquisitionnée, à 6h30 du matin, par un TRES grand nombre d'agents".

Il s'est plaint du fait que les agents du FBI avaient "fouillé les placards de la Première dame (Melania) et cherché dans ses vêtements et ses effets personnels".

Mercredi, le milliardaire avait même suggéré que le FBI aurait pu avoir "placé" des preuves contre lui lors de cette opération.

Jamais un ancien locataire de la Maison Blanche n'avait été inquiété par la justice de cette façon.

Des sympathisants républicains, pourtant connus pour afficher d'ordinaire leur soutien aux forces de l'ordre, ont critiqué le FBI de manière virulente.

L'association des agents de la police fédérale a qualifié les "appels à la violence contre la police" d'"inacceptables" et le directeur du FBI, Christopher Wray, a dénoncé des "attaques infondées" qui "sapent le respect de l'Etat de droit".

Un homme armé tué après avoir tenté de pénétrer dans les bureaux du FBI dans l'Ohio

Ce jeudi, un homme armé qui avait tenté de pénétrer dans des bureaux du FBI à Cincinnati, a été tué par les forces de l'ordre après une longue confrontation. Les faits se sont produits alors que la spectaculaire perquisition de la résidence en Floride de Donald Trump par le FBI ce lundi avait  provoqué la colère des milieux d'extrême droite dans le pays.

Le FBI a expliqué dans un communiqué que cette personne avait tenté d'"entrer par effraction" dans ses bureaux.

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"L'alarme s'est déclenchée et des agents armés du FBI sont arrivés, et le suspect s'est enfui", a précisé la police fédérale.

Selon un média local, l'homme, qui était revêtu d'un gilet pare-balles, a fait usage d'un pistolet à clous et brandi une arme semi-automatique de type AR-15, avant de s'enfuir en voiture.

Un porte-parole de la police a précisé que les forces de l'ordre s'étaient lancées à sa poursuite.

"Une fois que le véhicule s'est arrêté, il y a eu un échange de coups de feu entre les policiers et le suspect", a-t-il indiqué.

L'homme s'est réfugié dans un champ de maïs, où il a été encerclé par les forces de l'ordre qui ont tenté sans succès de négocier avec lui pour qu'il se rende aux autorités, a indiqué dans la soirée un porte-parole de la police de l'Ohio.

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L'homme de 42 ans a brandi son arme à feu en direction des policiers, qui ont alors tiré. Son décès a été prononcé sur place.

NBC a rapporté que le suspect, selon trois personnes aidant les forces de l'ordre, pouvait être vu sur des photos de l'invasion le 6 janvier du Capitole des Etats-Unis par des partisans de Trump, mais il n'était pas clair s'il était entré à l'intérieur. Toujours selon cette même source, le suspect a posté sur le réseau social de Donald Trump, Truth Social, des appels à la violence après la perquisition de la résidence en Floride de l'ex-président. 

Donald Trump, sous pression

Dans la foulée de la perquisition, les ténors républicains avaient fait bloc avec leur ancien président, qui n'a pas reconnu sa défaite en 2020 contre le démocrate Joe Biden et envisage de se représenter en 2024.

L'ancien vice-président Mike Pence, lui-même possible rival de Donald Trump dans deux ans, a fait part de sa "profonde préoccupation" après le raid du FBI.

L'homme d'affaires républicain a aussi été soumis à une audition sous serment, mercredi, dans le bureau de la procureure générale de New York Letitia James.

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Mais il a invoqué pendant quatre heures plus de 440 fois son droit de ne pas répondre aux questions, en vertu du 5e amendement de la Constitution américaine, selon NBC et le Washington Post.

La plus haute magistrate de l'Etat de New York enquête au civil depuis 2019 sur des soupçons de fraudes financières et fiscales au sein du groupe familial Trump Organization.

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