Argentine : prison et inéligibilité requises contre Cristina Kirchner

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Par Stephane Hamalian  & Euronews  avec AFP
Manifestation contre Cristina Kirchner, le 22 aout 2022, Buenos Aires, Argentine
Manifestation contre Cristina Kirchner, le 22 aout 2022, Buenos Aires, Argentine   -  Tous droits réservés  Natacha Pisarenko/Copyright 2020 The Associated Press. All rights reserved

Elle serait à l'origine d'un manque à gagner d'environ un milliard de dollars pour l'Etat. L'ex-présidente argentine, Cristina Kirchner est poursuivie depuis 2019 pour corruption. En cause, des marchés publics qui auraient été attribués frauduleusement dans son fief de la province de Santa Cruz, en Patagonie (sud), alors qu'elle était cheffe d'Etat de 2007 à 2015.

Le procureur Diego Luciani a requis lundi des peines lourdes à son encontre, demandant une condamnation à "douze ans de prison et l'interdiction perpétuelle d'exercer une fonction publique".

Dans son réquisitoire, le magistrat a dénoncé "un authentique système de corruption institutionnel", "probablement la plus grande opération de corruption qu'ait connue le pays". 

Icône de la gauche

À 69 ans, Christina Kirchner reste très populaire à gauche, mais aussi très clivante. Des rassemblements spontanés de partisans et d'opposants se sont produits lundi soir aux abords de son domicile à Buenos Aires, dès l'annonce des réquisitions.

"Elle a volé, c'est prouvé. Elle doit aller en prison, c'est tout" lance un homme d'une cinquantaine d'années. "Chaque fois qu'ils voudront la toucher, nous descendrons dans la rue parce que je fais partie d'une génération dont elle a sauvé la vie" dit pour sa part un jeune père de famille.

Immunité parlementaire

Cristina Kirchner a reçu le soutien de l'actuel président de centre gauche Alberto Fernandez, qui a dénoncé lundi soir dans un communiqué une persécution juridique et médiatique.

Actuellement présidente du Sénat, l'icône de la gauche bénéficie d'une immunité parlementaire que seule la Cour suprême peut lever. 

Cette procédure judicaire a démarré en 2019 et a été suspendue pendant la crise sanitaire. Elle intervient à un peu plus d'un an des élections générales. Après les réquisitions viendront début septembre les plaidoiries de la défense. Le jugement ne devrait être rendu que vers la fin 2022.