Royaume-Uni : démission de la ministre de l'Intérieur, Liz Truss de plus en plus isolée

Liz Truss répond à des questions dans la Chambre de communes le 19 octobre 2022.
Liz Truss répond à des questions dans la Chambre de communes le 19 octobre 2022. Tous droits réservés House of Commons/AP
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Par Camille Pauvarel
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Moins d'une semaine après le limogeage de son ministre de l'économie, Kwasi Kwarteng, la cheffe du gouvernement britannique doit affronter le départ d'un poids lourds.

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Déjà fragilisée pour l'échec de son plan économique, la cheffe du gouvernement britannique a perdu encore un membre de son cabinet et pas des moindres : la ministre de l'Intérieur. 
Suella Braverman a quitté le navire chancelant de Liz Truss en indiquant qu'elle avait commis une erreur en envoyant un document officiel depuis sa messagerie personnelle. Mais dans sa lettre de démission partagée sur le réseau social Twitter, la conservatrice épingle aussi l'exécutif.

"Prétendre que nous n'avons pas fait d'erreurs, continuer comme si tout le monde ne voyait pas que nous en avons fait et espérer que les choses vont s'arranger comme par magie n'est pas une politique sérieuse", explique Suella Braverman qui ajoute avoir "des inquiétudes quant à l’orientation de ce gouvernement".

Le 19 octobre, Lizz Truss n'a pas subi qu'un seul coup dur, lors d'une session mouvementée, elle a dû affronter les remarques acides de l'opposition après l'abandon d'une large partie de son projet économique sur fond de défiance des marchés financiers.

"Suppression de la réduction d'impôt de 45%. Suppression de la réduction de l'impôt sur les sociétés. Suppression de la baisse d'impôts de 20%. Le gel de l'énergie pendant deux ans, c'est fini. Fin des achats hors taxes. Fin de la crédibilité économique. Et le supposé meilleur ami, l'ancien chancelier. Il est parti aussi. Ils sont tous partis. Alors pourquoi est-elle toujours là ?, a clamé dans l'hémicycle, le chef des Travaillistes, Keir Starmer.

Face à ces tensions, la Première ministre a voulu afficher son courage, "Monsieur le Président. Je suis une battante, pas une lâcheuse. J'ai agi dans l'intérêt national pour faire en sorte que nous ayons une stabilité économique", a t-elle répondu.

Un vote parlementaire en soirée sur la question de la ré-autorisation de l'exploitation du gaz de schiste s'est terminé par des scènes de colère et des accusations d'intimidation. Bien qu'opposés à cette mesure, certains membres du partis conservateur se sont sentis forcés de la soutenir pour afficher leur loyauté au gouvernement.

Les observateurs politiques estiment que l'emprise de Liz Truss sur le pouvoir est en train de glisser. Les tensions augmentent et certains spéculent déjà sur un éventuel vote de défiance à l'initiative des conservateurs.

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