La Russie prépare la "forteresse" de Kherson face à l'avancée ukrainienne

Des soldats ukrainiens inspectent des tranchées creusées par les Russes, après avoir gagné du terrain dans la région de Kherson
Des soldats ukrainiens inspectent des tranchées creusées par les Russes, après avoir gagné du terrain dans la région de Kherson Tous droits réservés Le 12 octobre 2022 - Leo Correa / Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
Par Euronews avec AFP
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Après une série de défaites de l'armée russe en Ukraine, la ville de Kherson se prépare. Récemment Moscou a opéré un changement de stratégie, en visant les centrales électriques ukrainiennes.

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Alors que l'armée ukrainienne se rapproche de Kherson dans le sud du pays, l'armée russe a de nouveau bombardé Kharkiv vendredi matin, deuxième ville d'Ukraine, touchant des infrastructures industrielles et faisant une dizaine de blessés. Zaporijjia, a également été la cible de roquettes russes.

La "forteresse" Kherson se prépare

Les séparatistes prorusses ont déclaré vendredi être en train de faire une "forteresse" de la ville de Kherson, dans le sud de l'Ukraine, dont la Russie "évacue" les habitants face aux avancées ukrainiennes. Kyiv dénonce ces mesures et parle de "déportations" de civils vers la Russie.

Après avoir beaucoup reculé dans le nord-est de l'Ukraine ces dernières semaines, les forces de Moscou sont sous pression autour de la municipalité, qui fut la première ville d'importance à tomber dans leurs mains en mars, peu après le début de leur offensive. Kyiv a annoncé ce vendredi avoir repris 88 localités dans la région.

Le général Sergueï Sourovikine, récemment nommé chef des opérations russes en Ukraine, avait reconnu mardi que la situation y était "tendue" pour son armée et averti qu'il ne craindrait pas de prendre une "décision très difficile".

"La ville de Kherson, comme une forteresse, prépare sa défense", a indiqué sur Telegram le responsable adjoint en charge de l'occupation russe à Kherson, Kirill Stremoussov.

Frappes sur les installations électriques ukrainiennes

La prise en main des opérations en Ukraine par Serguei Sourovikine a coïncidé avec une nouvelle stratégie de l'armée russe visant à détruire les centrales électriques du pays, à l'approche de l'hiver.

Depuis début octobre, les forces russes ont ainsi tiré des salves de missiles de croisière et lancé des centaines de drones kamikazes de fabrication iranienne sur des installations énergétiques à travers l'Ukraine, notamment sur la capitale Kiev, réussissant à paralyser quelque 40% du réseau électrique ukrainien, à l'approche de l'hiver.

L'impact de ces frappes russes a été considérable, d'autant plus dans des régions éloignées du front. Selon les services d'urgence ukrainiens, plus de 4 000 villes, villages et agglomérations ont subi des pannes de courant cette semaine.

La présidence ukrainienne a qualifié la situation de "critique" et, jeudi, les autorités ont imposé des restrictions à la consommation d'électricité dans tout le pays.

Nouveau front dans le nord ?

L'Ukraine s'est en outre alarmée jeudi de l'ouverture possible d'un nouveau front au nord, depuis le Bélarus.

"La menace de reprise de l'offensive sur le front nord par les forces armées russes grandit", a déclaré à la presse Oleksiï Gromov, un responsable de l'état-major ukrainien.

Selon lui, "cette fois, l'offensive pourrait être à l'ouest de la frontière bélarusse pour couper les principales voies d'approvisionnement en armes et équipements militaires" étrangers qui arrivent notamment via la Pologne.

Le président bélarusse a toutefois annoncé ce vendredi ne pas avoir "besoin de la guerre".

"Aujourd'hui, nous n'avons l'intention d'aller nulle part. Il n'y a pas de guerre à ce stade. On n'en n'a pas besoin", a-t-il martelé lors de la visite d'un centre d'entraînement militaire.

Le Bélarus, allié de la Russie, a servi de base arrière aux troupes russes pour leur offensive contre l'Ukraine fin février, mais l'armée bélarusse n'a pas pris part jusqu'à présent aux combats sur le territoire ukrainien.

Minsk a affirmé par ailleurs que la force militaire commune lancée avec Moscou ces derniers jours avait uniquement un but "défensif".

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