La tension monte au Kosovo : des Serbes bloquent la circulation, Pristina reporte des élections

Des Serbes du Kosovo ont bloqué la circulation dans le nord du pays.
Des Serbes du Kosovo ont bloqué la circulation dans le nord du pays. Tous droits réservés Bojan Slavkovic/Copyright 2022 The AP. All rights reserved.
Par euronews avec AFP
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Les protestataires de la minorité serbe du Kosovo sont outrés par l'arrestation d'un ancien policier d'origine serbe soupçonné d'être impliqué dans des attaques contre des policiers kosovars.

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Des centaines de Serbes du Kosovo ont érigé samedi des barricades sur une route dans le nord du pays, bloquant le trafic à deux importants points de passage à la frontière avec la Serbie, a indiqué la police.

Des camions, des ambulances et des engins agricoles ont été mis en place pour bloquer la circulation, dans un contexte de tensions marquées au cours des derniers jours par des explosions, des fusillades et une attaque ayant pris pour cible une patrouille de police. Un policier kosovar albanais a été blessé dans cette attaque.

Selon les médias locaux, les protestataires de la minorité serbe du Kosovo sont outrés par l'arrestation d'un ancien policier d'origine ethnique serbe soupçonné d'être impliqué dans des attaques contre des policiers kosovars.

Des sirènes d'urgence ont retenti dans plusieurs villes à majorité serbe du nord du Kosovo pour donner le coup d'envoi au mouvement organisé samedi. Des manifestants ont expliqué à l'AFP qu'ils voulaient empêcher "le transfert à Pristina" de l'ancien policier arrêté.

Le ministre kosovar de l'Intérieur Xhelal Svecla a indiqué que l'ancien policier arrêté était l'un des deux suspects appréhendés après les attaques contre des patrouilles de police au cours des deux derniers jours.

Report des élections controversées

Les dernières tensions ont éclaté après la décision des autorités kosovares d'organiser le 18 décembre dans les municipalités à majorité serbe des élections locales que les principaux partis politiques serbes ont annoncé vouloir boycotter.

Des explosions et des fusillades ont été entendues jeudi au moment où les responsables chargés des élections ont visité deux municipalités du nord du Kosovo afin de préparer le scrutin, mais aucun blessé n'a été signalé.

Peu après la mise en place des barricades, la présidente du Kosovo Vjosa Osmani a annoncé qu'elle avait décidé de reporter les élections locales au 23 avril.

L'attaque dans laquelle le policer avait été blessé jeudi avait eu lieu après le déploiement dans le nord du Kosovo de policiers kosovars albanais. Selon le gouvernement, ce déploiement a été décidé après la démission collective des Serbes travaillant dans les institutions publiques, y compris la police. 

Les membres serbes des forces de l'ordre et les fonctionnaires avaient démissionné pour protester contre la décision des autorités kosovares de remplacer les plaques d'immatriculation émises par Belgrade par celles émises par Pristina.

Des manifestants serbes avaient bloqué en septembre le trafic aux deux principaux postes frontières entre le Kosovo et la Serbie, pour exprimer leur colère au sujet des plaques d'immatriculation.

La minorité serbe du Kosovo, qui compte au total environ 120 000 membres, refuse sa loyauté à Pristina avec les encouragements de Belgrade qui ne reconnaît pas l'indépendance du Kosovo proclamée en 2008.

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