Grève des contrôleurs : la SNCF propose des "mesures complémentaires"

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Par Euronews avec AFP
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Faire grève à la SNCF à Noël est "incompréhensible et injustifiable", a regretté jeudi le ministre des Transports, Clément Beaune, le gouvernement accroissant la pression pour trouver une solution au conflit, tout en écartant l'idée de réquisitions.

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La direction de la SNCF a proposé jeudi soir des "mesures complémentaires" pour les contrôleurs afin d'éviter que leur grève ne se prolonge au Nouvel An, ont indiqué la direction du groupe et une source syndicale.

Les syndicats ont jusqu'à vendredi 12H pour se prononcer sur un "projet d'accord" qui propose "des mesures complémentaires fortes en faveur de la reconnaissance du métier de chef de bord, de la création de postes, et de la progression de leurs carrières", a indiqué la SNCF dans un communiqué.

La direction de la SNCF avait réuni jeudi soir par visioconférence les syndicats du groupe public, alors que près de la moitié des contrôleurs seront en grève en ce week-end de Noël, provoquant l'annulation de nombreux trains à partir de jeudi soir.

Des propositions de la SNCF

La grève est menée par un collectif informel de chefs de bord demandant une meilleure reconnaissance de leur métier. Réunis sur Facebook, ils rejettent toute appartenance syndicale, ce qui rend les négociations compliquées.

Les nouvelles propositions comprennent notamment la création d'une "ligne métier ASCT" (chef de bord), qui réunit tous les contrôleurs sous la même casquette, selon une source syndicale.

160 emplois supplémentaires devraient être créés dès 2023, et 40 emplois de plus "dans les trains sensibles". La prime spécifique des contrôleurs passerait par ailleurs de 600 à 720 euros bruts annuels.

La pression du gouvernement

Plus tôt dans la journée, le ministre français des transports Clément Beaune a critiqué cette grève, la qualifiant d'"incompréhensible et injustifiable".

De son côté, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a exigé une solution "dans les prochaines heures" de la part de la direction de la SNCF pour qu'elle cette grève qui a conduit à l'annulation de nombreux TGV durant le week-end de Noël.

"C'est ça la responsabilité de la direction de la SNCF, elle a le soutien de l'Etat, elle doit trouver les voies et moyens de sortir de ce conflit", a-t-il dit sur Sud Radio.

Clément Beaune a balayé l'idée d'une éventuelle réquisition du personnel de la SNCF. "Il ne faut pas vendre des illusions", les réquisitions étant "encadrées juridiquement et même constitutionnellement", a-t-il dit. "Le seul moyen de ne pas pénaliser les Français (...) c'est le dialogue social", a insisté le ministre des Transports, indiquant également que la grève va "coûter sans doute une centaine de millions d'euros" à la SNCF.

"Pas digne"

La grève en cette période, "ce n'est pas digne" et "cela abîme le droit de grève", s'était également insurgé le ministre de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu sur France 2. "Je pense que décider de faire grève un 24 et un 25 décembre, cela abîme le droit de grève. Après les années que l'on a connues, il y a ce besoin de se retrouver. (...) 200 000 Français qui ne vont pas pouvoir prendre leur train pour passer Noël avec leurs proches, ce n'est pas digne", a-t-il déclaré.

"Travailler à la SNCF, ce n'est pas travailler n'importe où. Vous avez une responsabilité" vis-à-vis du public, a jugé le ministre, indiquant que le président de la SNCF "annoncera de nouvelles initiatives dans la matinée" sans donner plus de précisions.

2 TGV sur 5 devraient être annulés ce weekend, selon les prévisions de la SNCF.

Revendications

Depuis novembre, la SNCF peine à nouer le dialogue avec le collectif de contrôleurs à l'origine de ce mouvement social. Ils réclament une meilleure reconnaissance de la spécificité de leur métier et rejettent toute accointance avec les syndicats, même s'ils ont dû s'appuyer sur ces derniers pour déposer des préavis.

La direction avait initialement proposé d'augmenter la "prime de travail" des chefs de bord (nom officiel des contrôleurs) de 600 euros par an, dont une partie intégrée au salaire en 2024, ainsi qu'une indemnité supplémentaire de 600 euros brut par an. 

Des propositions jugées suffisamment satisfaisantes pour que l'Unsa-Ferroviaire retire son préavis et que la CGT-Cheminots et SUD-rail n'appellent pas à arrêter le travail. Des centaines de contrôleurs en ont décidé autrement.

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