Les grands films européens de 2022, un hymne à la diversité

European Film Awards ceremony, Reykjavik
European Film Awards ceremony, Reykjavik Tous droits réservés Frédéric Ponsard, euronews
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Par Frédéric Ponsard
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Retour sur les films qui ont marqué l'année du cinéma européen, de "Sans filtre" à "La Conspiration du Caire" en passant par "Nos soleils", des créations qui ouvrent de nouveaux horizons artistiques et géographiques.

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C'est un film sans filtre, "Triangle of Sadness" de Ruben Östlund qui a raflé la mise cette année dans le paysage cinématographique européen. Mais d'autres regards, féminins ou venus d'ailleurs, enrichissent cette grande diversité qui fait sa richesse et sa vitalité.

Du Festival de Cannes aux Prix du cinéma européen (European Film Awards) remis le 10 décembre dernier à Reykjavik, "Triangle of Sadness" ("Sans filtre" en français) est le film européen qui a marqué les esprits, cette année, et remporté les prix les plus prestigieux.

Le Prix européen de la meilleure comédie revient néanmoins à l'Espagnol Fernando León de Aranoa pour "El buen patrón" avec un Javier Bardem en patron et mari qui va perdre ses certitudes patriarcales...

Contre une "masculinité toxique" et le dogme de l'Église

Un autre film, "Alcarràs" ("Nos soleils" en français) de la Catalane Carla Simón, Ours d'or à Berlin, parle des questions de domination masculine et de patriarcat. Nous l'avons rencontrée à Reykjavik, en marge de la cérémonie de remise des Prix du cinéma européen.

"Pour "Alcarràs", nous avons beaucoup réfléchi à la question des rôles et du genre parce que, bien sûr, il semble que nous soyons actuellement à une époque où les histoires de femmes doivent être celles de femmes féministes et autonomes," nous a fait remarquer Carla Simón. "Mais il y a des lieux où ce n'est pas encore comme cela : c'est le cas de certaines communautés rurales où le système patriarcal, disons, est encore très présent, où cette masculinité toxique existe encore," a-t-elle souligné.

Le Prix European Discovery – Prix FIPRESCI décerné par la critique et la European Film Academy, est revenu cette année à "Piccolo corpo" de la réalisatrice italienne Laura Samani.

L'histoire dans le Frioul du début du siècle dernier, d'une jeune mère qui veut donner une sépulture à son bébé mort-né, voué aux limbes par l'Église. Un film d'une grande force esthétique et narrative qui nous met dans les pas d'une femme puissante, qui ira au bout de son chemin de croix pour se libérer des fardeaux que la société et l'église lui ont mis sur le dos.

Tarik Saleh nous invite à "s__e mettre dans les sandales d'un musulman"

Prix du scénario à Cannes, "Boy from Heaven" ("La Conspiration du Caire" en français) du réalisateur suédois d'origine égyptienne, Tarik Saleh, ouvre lui aussi de nouveaux horizons.

"Pour les Européens," nous a affirmé le cinéaste lors du festival de Cannes, "se mettre dans les sandales d'un musulman dont on a peur et se balader, prier, observer le monde, espérer, avoir peur avec lui, mais aussi le voir se battre pour sa survie, est une bonne chose parce que nous avons besoin de partager cette expérience, c'est ce que nous devons faire."

Un thriller à la hauteur du "Nom de la Rose" qui se passe à Al-Alzhar, au cœur du pouvoir religieux sunnite au Caire.

Une coproduction entre trois pays scandinaves, la France et le Maroc, et un succès international pour ce film, montrant que le cinéma européen sait désormais élargir ses frontières.

Journaliste • Frédéric Ponsard

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