Les manifestants demandent la classification des "gardiens de la révolution" comme organisation terroriste. Qu'est-ce que cela changerait ? Qui soutient cette mesure en Europe ? Éclairage.
Des manifestants de plusieurs pays d'Europe sont rassemblés à Strasbourg ce lundi pour demander la reconnaissance comme "organisation terroriste" des Gardiens de la révolution, le bras armé de la République islamique iranienne. Euronews revient sur les enjeux de cette reconnaissance.
Le cortège s'est élancé à 13 heures place de l'Université, à Strasbourg, dans l'est de la France, et s'est rendu jusqu'au Parlement européen. Les eurodéputés sont actuellement en séance plénière, et devraient adopter ce jeudi une position commune sur la répression des manifestations en Iran.
Devant le bâtiment circulaire, les manifestants scandent "liberté, liberté, liberté!".
Que demandent les manifestants ?
Les Iraniens et leurs soutiens rassemblés ce lundi demandent à l'Union européenne de reconnaître les Gardiens de la révolution iranienne comme une organisation terroriste.
Actuellement, la liste des organisations terroristes reconnus par l'Union européenne compte 21 différents groupes, parmi lesquelles le Hamas (Palestine), le Parti des travailleurs du Kurdistan (Turquie), ou encore la branche militaire du Hezbollah (mouvement armé chiite basé au Liban).
L'Union européenne reconnait déjà les services de renseignement iraniens comme une organisation terroriste depuis janvier 2019, après des tentatives d'attentats déjouées.
Qu'est-ce que cela changerait ?
Le classement des gardiens de la Révolution comme organisation terroriste entrainerait la fin de toutes relations économiques et politique de l'Union européenne avec eux. Or, les membres de l'organisation sont nombreux au sein de l'administration du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi.
Ce serait une marque claire d'opposition à la politique de répression menée contre les manifestants en Iran.
D'autres entités reconnaissent-elles les Gardiens de la révolution comme une organisation terroriste ?
Les États-Unis reconnaissent l'organisation comme terroriste depuis 2019, sous le mandat de Donald Trump. C'était un des volets de sa stratégie de "pression maximale" sur l'Iran, alors que le pays continuait à faire progresser son programme d'armement nucléaire.
D'après des informations révélées par la BBC, le gouvernement britannique s'apprête à faire de même dans les prochaines semaines.
Quelles sont les positions des différents pays de l'UE sur la question ?
La France n'a pas exclu un soutien à la qualification du groupe comme organisation terroriste. Interrogée lors d'un point presse le 10 janvier, la porte-parole du ministère français de l'Europe et des affaires étrangères Anne-Claire Legendre a répondu : "La France est mobilisée pour prévenir toute impunité des responsables de la répression en Iran. Compte tenu de la poursuite de cette répression, la France travaille avec ses partenaires européens à de nouvelles mesures de sanctions, sans en exclure aucune a priori".
Sur Twitter, la ministre des affaires étrangères allemande Annalena Baerbock a qualifié la classification de "politiquement importante et logique"
D'après les informations du journal Le Monde, des représentants de l'Allemagne, des Pays-Bas et de la République tchèque auraient demandé son avis au service juridique du Conseil européen en ce sens.