Séismes en Turquie et en Syrie : l'aide humanitaire confrontée à de nombreux obstacles

De l'aide est distribuée à des sinistrés à Antakya, dans le sud de la Turquie (08/02/2023)
De l'aide est distribuée à des sinistrés à Antakya, dans le sud de la Turquie (08/02/2023) Tous droits réservés Khalil Hamra/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
Par Euronews avec AFP
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Froid glacial, pluie, infrastructures routières et sanitaires endommagées, conflit syrien... L'aide aux victimes des séismes se heurte à de nombreux obstacles.

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Partout dans le monde, l'aide internationale s'organise pour secourir les victimes des tremblements de terre en Turquie et en Syrie.  

La Turquie a reçu l'aide d'une quarantaine de pays

Jusqu'à présent, Ankara a recensé le soutien d'une quarantaine de pays, dont ceux de l'Union européenne, qui a mobilisé pour la Turquie 1185 secouristes et 79 chiens de recherche via son Mécanisme de protection civile. Les premières équipes sont déjà arrivées sur place, a indiqué Janez Lenarčič, le commissaire européen chargé de la gestion des crises.

Les Etats-Unis ont annoncé l'arrivée ce mercredi en Turquie de deux équipes de secouristes, tandis que la Chinea évoqué l'envoi d'une aide de 5,9 millions de dollars ainsi que des secouristes spécialisés en milieu urbain, des équipes médicales et du matériel d'urgence.  

Même l'Ukraine, malgré l'invasion russe, a annoncé l'envoi en Turquie de 87 secouristes, tandis que Vladimir Poutine a assuré son homologue turc et son allié syrien, Bachar al-Assad, de son soutien.

Pour leur part, les Emirats arabes unis ont promis 100 millions de dollars d'aide et l'Arabie saoudite, qui n'entretient pas de liens avec le régime de Damas depuis 2012, a annoncé la mise en place d'un pont aérien pour venir en aide aux populations affectées dans les deux pays.

Priorité : trouver des survivants et aider les sans-abri

Plus de 48 heures après le tremblement de terre , le bilan dépasse déjà les 11 200 morts et des milliers d'autres victimes sont redoutées dans les immeubles effondrés.

Les sauveteurs redoublent d'efforts pour retrouver des survivants dans les décombres, soigner les blessés et prendre en charge les nombreux sans-abri menacés par le froid glacial. "Il y a beaucoup de populations dans la rue qui ont besoin d’hébergement d’urgence et de soutien", souligne Benoit Carpentier, en charge de la communication à la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. "Nos équipes en Turquie ont mis en place une logistique pour fournir des repas chauds, distribuer des couvertures.Les gens sont hagards et ils ont peur. "

Il y a beaucoup de populations dans la rue qui ont besoin d’hébergement d’urgence et de soutien."
Benoit Carpentier
Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge

De nombreux obstacles en Syrie

Dans le nord de la Syrie, l'aide est encore plus compliquée après des années de guerre civile qui ont fragilisé les infrastructures sanitaires et routières. "Nous avons reçu des rapports sur des structures sanitaires qui ont été endommagées des deux côtés de la frontière, donc il va se poser un problème d’accès aux soins, encore plus en Syrie puisque la base était déjà beaucoup plus fragile", note Benoit Carpentier.

Nous avons reçu des rapports sur des structures sanitaires qui ont été endommagées des deux côtés de la frontière

En outre, les sanctions qui frappent le régime de Bachar al-Assad constituent un obstacle supplémentaire à l'aide humanitaire : "Clairement, les sanctions limitent la possibilité d’offrir aux populations la meilleure assistance possible", poursuit le responsable communication de la Fédération internationale de la Croix-Rouge.

Appels aux dons financiers

Après la phase d'extrême urgence viendra la phase de reconstruction. Depuis les séismes, les ONG multiplient les appels aux dons pour soutenir les régions sinistrées.

"Actuellement, le meilleur conseil à donner aux gens, c'est d'envoyer de l'argent, car une grande partie du matériel nécessaire comme des couvertures, des vêtements ou des tentes sont disponibles localement", explique Johan Mooij, responsable Syrie de l'ONG Vision du Monde. "Des organisations locales sont déjà bien équipées pour fournir un soutien aux sinistrés, nous devons leur permettre d'assurer cette assistance en ayant de l'argent disponible."

Actuellement, le meilleur conseil à donner aux gens, c'est d'envoyer de l'argent.
Johan Mooij
Directeur de l'ONG Vision du Monde

Selon l'Organisation mondiale de la Santé, quelque 23 millions de personnes pourraient être touchées par les séismes qui ont secoué le sud-est de la Turquie et le nord de la Syrie. Parmi elles, 5 millions de personnes sont jugées vulnérables_._"On est encore en train de découvrir l’étendue des dégâts, mais il va y avoir un besoin de reconstruction, d’hébergement, de support pour les structures sanitaires, tout cela va s’inscrire dans la durée", conclut Benoit Carpentier.

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