? Près de dix mille cerveaux conservés dans du formol. C'est ce qu'amassent aujourd'hui les sous-sols de l'université du Danemark, où se trouve la plus grande collection de matière grise de la planète.
Près de dix mille cerveaux conservés dans du formol. C'est ce qu'amassent aujourd'hui les sous-sols de l'université du Danemark, où se trouve la plus grande collection de matière grise de la planète.
La valeur scientifique de cette accumulation de masse nerveuse est exceptionnelle, mais cette collection pose un problème éthique : tous ces cerveaux ont été prélevés sur des malades mentaux dans des institutions psychiatriques, sans le consentement des patients ou de leurs familles.
Jesper Vaczy Kragh est historien. Il explique cette drôle de collection par la mainmise étatique sur les hôpitaux psychiatriques du Danemark: "La plupart des institutions danoises faisaient partie de la psychiatrie d'État, il s'agissait donc d'hôpitaux psychiatriques d'État et aucune personne extérieure ne posait de questions sur ce qu'il se passait dans ces institutions."
Une collection pour étudier les maladies mentales
Les 10 000 cerveaux entreposés à l'université du Danemark ont été prélevés entre 1945 et 1980 par Erik Strömgren, un psychiatre danois réputé, en collaboration avec un neuropathologiste.
Malgré les conditions dans lesquelles les cerveaux ont été prélevés, le Conseil danois d'éthique a décidé au début des années 1990 qu'ils pouvaient être utiles à la recherche.
"Je pense que le débat s'est apaisé. Il s'agit d'une recherche scientifique très impressionnante et très utile si l'on veut en savoir plus sur les maladies mentales. C'est l'approche que nous avons maintenant", affirme Martin Wirenfeldt Nielsen, pathologiste et responsable de cette abondante collection.