Le Brésil de Lula renoue avec le Portugal malgré leur désaccord sur l'Ukraine

Le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva, à droite, et le premier ministre portugais Antonio Costa, à Lisonne, au Portugal, samedi 22 avril 2023.
Le président brésilien Luis Inacio Lula da Silva, à droite, et le premier ministre portugais Antonio Costa, à Lisonne, au Portugal, samedi 22 avril 2023. Tous droits réservés AP Photo/Armando Franca
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Par Euronews avec AFP
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Le président brésilien a réaffirmé sa volonté de contribuer à une solution négociée en Ukraine.

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Après l'isolement des années Bolsonaro, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a entamé samedi une visite au Portugal pour renouer avec l'ancienne puissance coloniale mais les deux pays lusophones ont confirmé leurs divergences sur la guerre en Ukraine.

En dépit de la controverse provoquée par ses récentes critiques aux Occidentaux, le dirigeant brésilien de 77 ans a réaffirmé à Lisbonne son refus de "participer" au conflit et sa volonté de contribuer à une "solution négociée" entre Kyiv et Moscou.

"En même temps que mon gouvernement condamne la violation de l'intégralité territoriale de l'Ukraine, nous défendons une solution politique négociée pour le conflit", a-t-il déclaré devant la presse à l'issue d'une rencontre avec son homologue portugais, Marcelo Rebelo de Sousa.

"Nous avons urgemment besoin d'un groupe de pays qui s'assoient à table aussi bien avec l'Ukraine qu'avec la Russie", a-t-il précisé.

"Le président Lula estime que le chemin vers une paix juste et durable suppose une priorité à cette voie de la négociation. La position portugaise est différente : elle entend qu'un éventuel chemin vers la paix suppose au préalable le droit pour l'Ukraine de pouvoir réagir à l'invasion", a réagi M. Rebelo de Sousa.

"Propagande russe et chinoise"

Lula, qui a déjà gouverné le Brésil de 2003 à 2010, souhaite remettre son pays au centre de la géopolitique mondiale et tente de jouer les équilibristes depuis le début de son mandat.

Il a voyagé dès février à Washington pour une rencontre à la Maison Blanche avec son homologue américain Joe Biden et s'est rendu récemment en Chine, premier partenaire commercial du Brésil.

Mais l'ancien ouvrier métallurgiste a suscité une vive polémique en affirmant à Pékin que les Etats-Unis devaient cesser "d'encourager la guerre" en Ukraine et que l'Union européenne devait "commencer à parler de paix".

Des propos durement critiqués par Washington qui l'a accusé de "faire l'écho de la propagande russe et chinoise".

Le dirigeant brésilien a également réaffirmé que les responsabilités de la guerre déclenchée par l'invasion russe en Ukraine en février 2022 étaient partagées entre les deux pays.

Reçu par Lula à Brasilia, le ministre des Affaires étrangères russe Sergueï Lavrov a "remercié" le Brésil pour sa "contribution" dans la recherche d'une solution au conflit et pour "son excellente compréhension de la genèse de cette situation".

Invité à Kyiv pour qu'il "comprenne les causes réelles et l'essence" de la guerre, le chef d'Etat brésilien a annoncé depuis Lisbonne qu'il y enverra son principal conseiller en politique étrangère, Celso Amorim, pour une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

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