Svetlana Tikhanovskaïa : "le sort de l’Ukraine et du Bélarus sont intimement liés"

Svetlana Tikhanovskaïa
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L’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa participe à une conférence sur la sécurité de l’Europe centrale et de l’est. Elle appelle l’Union européenne à maintenir les sanctions contre le Bélarus, et réitère que la trajectoire de la guerre en Ukraine et le sort de son pays sont interdépendants.

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L’opposante bélarusse Svetlana Tikhanovskaïa s’apprête à rencontrer des dirigeants européens à Bratislava. Elle entend leur faire passer un message quant à l’importance de son pays pour la sécurité régionale : « Un Bélarus libre indépendant, ce n’est pas seulement pour le peuple bélarusse, c’est pour toute la région. Le sort du Bélarus et le sort de l’Ukraine sont intimement liés. Le Bélarus fait partie de la crise, mais il constitue aussi sans doute une partie de la solution. »

Moscou est venu à la rescousse de son voisin et allié en 2020, après que le pays a été frappé de sanctions économiques pour avoir réprimé des manifestations en faveur de la démocratie hostiles à Alexandre Loukachenko, au pouvoir depuis près de 30 ans. Le soutien grandissant pour Svetlana Tikhanovskaïa, candidate à la présidentielle en 2020, était venu menacer le statu quo du chef d’Etat autoritaire. Le président russe Vladimir Poutine l’avait aidé à conserver son influence, et a depuis largement contribué la stabilité économique du Bélarus, lui permettant de s’en sortir malgré les sanctions.

Lorsque la Russie a envahi l’Ukraine quelques années plus tard, le président bélarusse lui a rendu la pareille : « L’invasion de l’Ukraine n’aurait pas été possible sans l’aide du Bélarus » selon Pavel Slunkin, expert en relations entre les pays d’Europe de l’est au Conseil européen des relations internationales (ECFR). « Les troupes russes sont entrées via le Bélarus pour tenter de prendre Kyiv. Elles bombardent les villes du nord de l’Ukraine depuis le territoire bélarusse. Elles utilisent les infrastructures bélarusses pour produire des armes pour la Russie. Elles utilisent les infrastructures bélarusses, comme leurs chemins de fer, pour leur approvisionnement. »

Selon certains sources, l’Union européenne réfléchit à lever les sanctions contre les exportations de potasse bélarusse, un engrais qui constitue une importante source de revenus pour le pays. « Ce serait un énorme coup de main pour la Russie, mais encore plus pour Loukachenko » selon Pavel Slunkin.

« La potasse est un des produits les plus exportés par le régime, c’est un gain en milliards de dollars pour le budget bélarusse. Evidemment, cela serait une grande aide de gagner cet argent, que Loukachenko pourrait ensuite allouer à ses services spéciaux, à la police répressive -et cela aiderait également au maintien de la stabilité macroéconomique. »

Svetlana Tikhanovskaïa appelle l’Union européenne à maintenir les sanctions existantes contre les exports de potasse, et à réfléchir à en imposer de nouvelles. Cela fait un an que l’UE n’en a pas émis.

L’opposante bélarusse insiste sur le fait d’utiliser tous les instruments légaux disponibles afin de restaurer la démocratie : « La Cour pénale internationale doit émettre un mandat d’arrêt à l’encontre de Loukachenko, comme elle l’a fait avec Poutine. Et l’Union européenne doit réfléchir à des sanctions contre le régime Loukachenko, maintenant. Je comprends que le régime tente de cacher ses crimes. Mais on doit garder en tête, partout et à chaque instant, qu’il est le complice de Poutine, qu’il est un criminel, et il doit en assumer l’entière responsabilité. »

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