Faut-il réparer le réservoir de Kakhovka et la centrale hydroélectrique ?

Photographie aérienne du barrage détruit de Kakhovskaya
Photographie aérienne du barrage détruit de Kakhovskaya Tous droits réservés AP Photo
Tous droits réservés AP Photo
Par Knarik Papoyaneuronews
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Copier/coller le lien embed de la vidéo de l'article :Copy to clipboardLien copié
Cet article a été initialement publié en russe

Un mois après la destruction du barrage et de la centrale de Kakhovka, le groupe de travail sur les conséquences de la guerre en Ukraine, l'UWEC, suggère de mener des actions intensives qui aideront les gens à surmonter cette catastrophe écologique, sans reconstruire à l'identique.

PUBLICITÉ

Un peu plus d'un mois s'est écoulé depuis l'explosion de la centrale hydroélectrique de Kakhovka. Au cours de l'invasion russe de l'Ukraine dans la nuit du 6 juin, le barrage a été détruit et des milliers d'habitations ont été inondées.

OLEKSII FILIPPOV/AFP or licensors
Des habitants poussant un congélateur dans la zone inondée de Kherson, le 12 juin 2023.OLEKSII FILIPPOV/AFP or licensors

Des dizaines de personnes sont mortes et la catastrophe a changé des milliers de vies à jamais. L'environnement et l'agriculture ont subi des dommages considérables. C'est tout un écosystème qui est détruit, polluée pour des dizaines d'années. 

"L'_ensemble de l'écosystème du barrage et du réservoir a été détruit, mais il serait possible de faire revivre l'écosystème d'une rivière plus libre et plus fluide. Cependant, cela implique un changement catastrophique pour toutes les espèces locales,"_explique Evgeny Simonov, expert du groupe de travail sur les conséquences environnementales de la guerre en Ukraine, l'UWEC.

Et c'est une véritable catastrophe pour les gens qui vivent et travaillent dans cette région depuis la fin de la construction du barrage en 1956. Un barrage, qui plus est, avait été rénové en 2019. 

ANATOLII STEPANOV/AFP or licensors
Un puit dans le village d'Afanasyeva, région de Nikolaev, qui a été endommagé par les inondations après l'explosion du barrage de la centrale hydroélectrique de Kakhovka.ANATOLII STEPANOV/AFP or licensors

Le réservoir de Kakhovka a perdu environ 70 % de son volume. Peut-il et doit-il être restauré ? 

"L'idée que quelqu'un vienne reconstruire ce réservoir inefficace me paraît très étrange en tant qu'écologiste du XXIe siècle. Il s'agissait d'une structure technique très inefficace qui produisait une eau de très mauvaise qualité, très polluée, et qui laisser s'évaporer plus d'eau qu'elle n'en fournissait à l'agriculture", explique le scientifique.  En même temps, elle occupait plus de 2 000 kilomètres carrés de terres qui auraient pu être utilisées à bien d'autres fins environnementales et économiques, de manière beaucoup plus productive. Personnellement, en tant qu'écologiste, je ne soutiendrai, ni ne conseillerai, la restauration du réservoir, mais je soutiendrais une recherche et une action très intensive qui aideraient les gens à s'adapter à la nouvelle réalité et à répondre à leurs besoins par d'autres moyens plus modernes, plus respectueux de l'environnement et plus durables à long terme", explique Evgeny Simonov de l'UWEC.

GENYA SAVILOV/AFP or licensors
Des vaches dans un champ inondé pendant l'évacuation du village d'Afanasyevka, région de Mykolaiv, 9 juin 2023.GENYA SAVILOV/AFP or licensors

De tels choix sont difficiles à faire, et encore plus difficiles à mettre en œuvre dans une situation de guerre. Ils nécessitent la recherche et le développement de meilleures méthodes d'utilisation durable des terres. Pour l'heure, les efforts se concentrent essentiellement sur l'apport d'une aide d'urgence aux populations locales. Néanmoins, l'UWEC estime que cette voie est la seule qui vaille :

"L'idée de renaissance après la guerre est qu'il faut réfléchir à la manière de faire mieux. Il ne faut pas penser à rétablir la situation d'avant-guerre, car cela pourrait être la pire chose que l'on puisse faire. C'est de cela qu'il s'agit quand on parle de redressement. Elle nécessite une modernisation et des conditions de vie plus durables. Sinon, il y aura des problèmes".

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Guerre en Ukraine : le réservoir de Kakhovka se vide inexorablement après la destruction du barrage

Barrage de Kakhovka : une nappe d'eau contaminée redoutée en mer Noire

Ukraine : après la destruction du barrage, la crainte d'une propagation de mines