Guerre des trafiquants de drogue à Marseille, Gérald Darmanin envoie la CRS 8

Des policiers de l'unité "Brigade spécialisée terrain" (BST 14) poursuivent des dealers présumés dans le quartier nord de Marseille, le 31 mars 2023.
Des policiers de l'unité "Brigade spécialisée terrain" (BST 14) poursuivent des dealers présumés dans le quartier nord de Marseille, le 31 mars 2023. Tous droits réservés CHRISTOPHE SIMON / AFP
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Par Gael Camba
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Gérald Darmanin a annoncé l'envoi à Marseille de la CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines. En réponse à la guerre sanglante pour le contrôle du trafic de stupéfiants qui fait rage dans la cité phocéenne.

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La ville de Marseille est plus que jamais en proie à de violentes luttes entre réseaux de trafiquants qui tentent de s'arracher le contrôle du trafic de stupéfiants. 

La CRS 8, une unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, sera déployée dans les prochains jours à Marseille. L'objectif est de mener des opérations ciblées contre les trafics de drogue. 

Cette unité restera à Marseille "environ une semaine, avec pour objectif de mener des actions coups de poing contre le trafic, sur les points de deal notamment", a-t-on ajouté dans l'entourage du ministre. 

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin l'avait déjà envoyé en février pour lutter contre le trafic de stupéfiants. Cette unité peut être déployée 24h sur 24h "en 15 minutes dans un rayon de 300 kilomètres en cas de troubles graves à l'ordre public et de violences urbaines", expliquait Gérald Darmanin lors de sa création en 2021.

Rechercher des drogues, des armes, etc : cette unité de 200 hommes tentera de gêner les trafiquants pour faire baisser leurs ventes.

Guerre sanglante entre deux gangs

Depuis la mi-juillet, 12 personnes sont mortes sur fond de trafic de drogues à Marseille. "Il ne s'agit ni plus ni moins que de la reprise du conflit entre 'Yoda' et 'DZ Mafia'", assurait Frédérique Camilleri, la Préfète de police lors d'une conférence de presse.

La guerre en cours oppose deux puissants réseaux appelés "DZ Mafia" et "Yoda". Depuis le début de l'année, leur conflit est responsable de 80% des homicides ou tentatives d'homicides en bande organisée, selon la Préfète de police.

Mme. Camilleri s'inquiète de la nouvelle forme que prend ce conflit : "on entre dans un nouveau monde concernant les violences liées aux stupéfiants avec une logique de mise en scène des assassinats sur les réseaux sociaux", expliquait-t-elle.

CHRISTOPHE SIMON / AFP
Un policier de l'unité "Brigade spécialisée terrain" (BST 14) montre un sac de drogue trouvé dans un quartier nord de Marseille, le 31 mars 2023.CHRISTOPHE SIMON / AFP

En février, un adolescent de 17 ans est mort après avoir été lynché par une trentaine de personnes dans la cité de la Paternelle, cœur des violences liées au trafic de stupéfiants. L'agression a été filmée et diffusée en direct sur Snapchat.

Le rajeunissement et la "banalisation du recrutement des tueurs" fait aussi partie de la mutation de ces conflits de gangs selon la Préfète de police. Début avril, un jeune homme de 18 ans a été interpellé, soupçonné d'avoir abattu deux adolescents de 15 et 16 ans.

36 morts en 2023 à Marseille sur fond de trafic de drogue

Depuis le début du mois d'août, huit personnes ont été tuées par balles dans cette ville.

Et depuis le début de l'année, 36 personnes ont perdu la vie à Marseille sur fond de trafic de drogue, selon un récent décompte de l'AFP.

Le parquet de Marseille explique que la part des 14-21 dans les victimes est de plus en plus importante. 14% ont entre 14 et 17 ans et 27% entre 18 et 21 ans. Un mineur est déféré chaque jour à Marseille devant un juge des enfants ou devant le tribunal pour enfants pour des faits liés aux stups.

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