Le nouveau ministre des Affaires étrangères turc s'est rendu à Kyiv ce vendredi. Ankara espère toujours parvenir à un accord avec Moscou.
Les autorités turques n'ont pas abandonné l'idée de faire émerger un consensus sur les exportations de céréales ukrainiennes. En déplacement à Kyiv ce vendredi, Hakan Fidan, le nouveau ministre turc des Affaires étrangères a déclaré qu'il ne voyait "aucune autre solution" que la reconduction de l'accord que la Russie n'a pas voulu prolonger.
Le ministre a par ailleurs écarté l'idée d'un éventuel autre itinéraire auquel réfléchiraient les Etats-Unis.
"Nous savons que l'on recherche d'autres itinéraires, mais nous ne voyons aucune solution alternative à l'accord d'origine en raison des risques".
La Russie s'est retirée mi-juillet de l'accord qui a permis pendant près d'un an de faire sortir, malgré la guerre, des millions de tonnes de céréales ukrainiennes par la mer.
Ces dernières semaines, Moscou a mené plusieurs séries de frappes sur des infrastructures portuaires à Odessa et dans des ports du Danube.
L'Ukraine cherche des partenaires pour relancer ses exportations, y compris par la mer Noire, où elle a défié récemment Moscou avec le voyage d'un navire cargo battant pavillon de Hong Kong, qui n'a pas été attaqué par la Russie malgré ses menaces.
Kyiv a aussi mené plusieurs attaques sur des navires russes en mer Noire, y compris un tanker pétrolier, et menacé à son tour les navires se dirigeant vers le ports russes et occupés par Moscou.
La Turquie a longtemps fait office de médiatrice entre les deux pays en guerre, parrainant notamment, avec l'ONU, l'accord céréalier abandonné par la Russie, mais les relations avec Moscou se sont tendues après la remise par Ankara à l'Ukraine de commandants du régiment ultranationaliste Azov.
Le président Vladimir Poutine a malgré tout demandé début août le soutien de la Turquie pour exporter les céréales de la très importante récolte russe, dont les livraisons sont entravées par des sanctions occidentales.