La droite populiste en tête des législatives en Suisse avec 29,1% selon les premières projections

Un électeur suisse en train de voter à Charmey, le 22 octobre 2023
Un électeur suisse en train de voter à Charmey, le 22 octobre 2023 Tous droits réservés GABRIEL MONNET/AFP or licensors
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La droite populiste est arrivée en tête des législatives en Suisse avec 29,1% selon les premières projections. Le recul des écologistes est tout aussi dans un contexte de de crise migratoire européenne et de résurgence des risques d'attentats en Europe.

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Selon les premières projections, la droite populiste suisse est la grande gagnante des élections législatives de ce dimanche. 

L'UDC récolterait 29,1 % des suffrages. Elle a fait campagne autour de la défense de la "neutralité stricte" de la Suisse, qui ne fait pas partie de l'Union européenne, et contre "l'immigration de masse". L'Union démocratique du centre accuse cette immigration d'être à l'origine de la criminalité, de l'explosion des coûts sociaux ou encore de la hausse de la consommation d'électricité.

Dans un contexte de crise migratoire européenne et de résurgence des risques d'attentats en Europe, ces législatives confirment aussi le recul attendu des partis écologistes en Suisse.

Les derniers bureaux de vote ont fermé à 12h mais l'immense majorité des Suisses votent par correspondance, même si certains électeurs sont venus déposer leur bulletin dans les urnes.

"C'était trop tard pour envoyer par la Poste mais vu que c'était important, je me suis dit j'allais encore venir aujourd'hui je pense", a déclaré à l'AFP Mélanie Salamin, qui a voté à Berne.

"Je me disais que c'était un bon exemple pour les enfants (de venir au bureau de vote) et que c'était plus tangible que l'enveloppe que l'on envoie par la Poste", a souligné Muriel Meister, qui habite également dans la capitale suisse.

Le pays alpin, qui compte quelque 8,8 millions d'habitants, renouvelle ses 200 députés du Conseil national (chambre basse) au scrutin proportionnel, et ses 46 sénateurs du Conseil des Etats (chambre haute) au scrutin majoritaire.

La composition de la chambre haute – sous contrôle de la droite libérale et du centre – ne varie guère au fil des élections. 

A la chambre basse, le parti de droite dure UDC (Union démocratique du centre), selon les sondages, consolide donc sa place de première force politique au détriment des libéraux-radicaux (PLR), tandis que les Verts devraient céder du terrain au profit des socialistes (PS) qui arriveraient effectivement en seconde place avec un peu plus de 17 % des voix.

Ces élections interviennent après deux récents attentats islamistes en Europe, à Arras (nord de la France) et à Bruxelles.

Se rapprocher des 30 %

Le discours de l'UDC – premier parti depuis 1999 – continue de séduire, même si les Suisses restent parmi les plus riches au monde, avec un taux de chômage d'environ 2 % et un PIB par habitant très élevé, et alors que les milieux économiques font état d'une pénurie de main d'œuvre.

"Il est vrai qu'il y a quatre ans, nous avons enregistré un recul", mais "nous voulons récupérer 100 000 électeurs, pour nous rapprocher des 30 %", un seuil "jamais franchi", a confié à l'AFP le président de l'UDC Marco Chiesa dans un récent entretien.

Mais les slogans du parti, contre les migrants mais aussi contre notamment "la folie 'woke'", sont de plus en plus critiqués : il lui est reproché de flirter avec l'extrême-droite et la Commission fédérale contre le racisme a taxé sa campagne électorale sur les réseaux sociaux de "xénophobe".

De l'autre côté de l'échiquier, les Verts et Vert'libéraux n'ont pas réitéré leur poussée électorale de 2019, mais ont reculé avec 9,1 % des voix pour les premiers et 7,1 % des voix pour les seconds. 

Le climat reste une des principales préoccupations des Suisses, mais la pandémie de Covid-19 a mis un coup d'arrêt à la vague verte.

Le pouvoir d'achat, impacté par l'inflation mais surtout par l'envolée des cotisations d'assurance maladie, a également primé sur le climat, ce qui devrait profiter aux socialistes.

Une fois de plus, le grand vainqueur des élections devrait toutefois être le parti des abstentionnistes, avec un taux de participation qui avoisine les 45 %.

Les parlementaires désigneront ensuite le 13 décembre les sept membres du Conseil fédéral (gouvernement), au sein duquel les quatre premiers partis se partagent les sept portefeuilles ministériels. Les Verts ont peu de chances d'y obtenir leur premier siège au vu des sondages.

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