Conférence humanitaire pour Gaza à Paris : appel au cessez-le-feu, sans grand espoir d'avancées

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Par Euronews avec AFP
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Oeuvrer à un cessez-le feu": le président Emmanuel Macron a ouvert jeudi une "conférence humanitaire" pour tenter de débloquer l'aide vers Gaza, sans grand espoir d'avancées en l'absence du gouvernement israélien et de hauts dirigeants des pays arabes.

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Israël contine de pilonner la ville de Gaza, poussant des dizaines de milliers de civils à fuir vers le sud du territoire palestinien assiégé. Un responsable militaire israélien a assuré qu'"il n'y a pas de crise humanitaire dans la bande de Gaza" tout en reconnaissant les "nombreuses difficultés" auxquelles font face les civils palestiniens.

"C'est à la protection des civils qu'il nous faut travailler. Il faut pour cela une pause humanitaire très rapide et il nous faut oeuvrer à un cessez-le-feu", a déclaré le chef de l'Etat français devant les représentants d'une cinquantaine de pays et d'organisations humanitaires.

Si Israël a "le droit de se défendre et le devoir de protéger les siens", son gouvernement a aussi "une éminente responsabilité (...) de respecter le droit et protéger les civils", a-t-il poursuivi. "La lutte contre le terrorisme ne peut jamais aller sans règles", a-t-il relevé, soulignant combien la situation humanitaire se dégradait "chaque jour davantage".

Le petit territoire palestinien est assiégé depuis l'attaque d'une violence sans précédent lancée en Israël le 7 octobre par le Hamas, qui a fait plus de 1.400 morts, majoritairement des civils. Les frappes d'Israël, qui s'est promis d'"anéantir" le Hamas, ont fait plus de 10 000 morts, essentiellement des civils, selon le mouvement islamiste palestinien.

Annoncée à la hâte la semaine passée, la conférence réunissait en majorité des représentants de second rang. L'Autorité palestinienne a envoyé son Premier ministre et l'Egypte, qui contrôle à Rafah le seul point de passage vers Gaza qui ne soit pas tenu par Israël, une simple délégation ministérielle.

Pas de représentants israéliens

Le gouvernement israélien a été informé de cette initiative mais n'était pas représenté à l'Elysée. "Nous savons que la situation civile dans la bande de Gaza n'est pas facile", a affirmé jeudi le colonel Moshe Tetro, responsable pour Gaza de l'organe du ministère israélien de la Défense supervisant les activités civiles dans les Territoires palestiniens, tout en réfutant toute crise humanitaire.

Les organisations humanitaires, représentées en force à Paris, ont de leur côté dénoncé à l'unisson l'impossibilité d'apporter de l'aide tant que se poursuivent les bombardements sur Gaza.

"Sous nos yeux"

"On ne peut plus attendre une minute de plus pour un cessez-le-feu humanitaire à Gaza et la levée d'un siège qui est une punition collective pour un million d'enfants ", a tonné Jan Egeland, secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC). "La loi est violée sous nos yeux des deux côtés".

L'ONU estime les besoins en aide pour la population de Gaza et de Cisjordanie à 1,2 milliard de dollars jusqu'à fin 2023.

La conférence vise à aboutir à un diagnostic commun sur la situation et à mobiliser partenaires et bailleurs. Les discussions devaient comporter en particulier un volet sur l'aide en matière d'alimentation, d'équipements médicaux et d'énergie et un autre sur les promesses de dons. La France va porter son aide de 20 à 100 millions d'euros, a ainsi indiqué Emmanuel Macron.

Mais aucune promesse n'aura de sens sans la possibilité pour les camions d'aide de pénétrer dans la bande de Gaza. Et cette perspective semblait loin d'être assurée jeudi.

Pas de déclaration commune

Les appels à des "pauses", "trêve" ou "cessez-le-feu" se sont multipliés ces dernières semaines pour faciliter l'accès de l'aide et la libération des plus de 240 otages capturés par le Hamas sur le sol israélien.

Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau exclu mercredi tout cessez-le-feu sans la libération des otages, affirmant vouloir "écarter toutes sortes de rumeurs vaines". Une source proche du Hamas à Gaza a indiqué à l'AFP que le Qatar menait une médiation pour libérer 12 otages, dont six Américains, en échange "d'une trêve humanitaire de trois jours".

"Ce que le gouvernement israélien fait dépasse de loin le droit à l'autodéfense", a dénoncé à Paris le chef de la diplomatie égyptienne Sameh Choukri.

"Combien de Palestiniens doivent être tués pour que la guerre s'arrête ? Tuer 6 enfants, 4 femmes par heure est suffisant ?", a tonné de son côté le Premier ministre palestinien Mohammad Shtayyeh, réclamant de "mettre fin au double standard".

"Les Nations unies n'ont jamais enregistré autant de morts en aussi peu de temps dans un conflit", a affirmé jeudi Philippe Lazzarini, le chef de l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), évoquant près de cent tués dans ses rangs.

Selon l'Elysée, il n'y aura pas de déclaration commune à l'issue de la conférence pour ne "pas tomber" dans un débat interminable "sur un mot ou un autre".

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