À Belfast, en Irlande du Nord, les proches des victimes du conflit nord-irlandais, connu sous le nom de « Troubles », s'opposent juridiquement à une immunité accordée aux combattants impliqués dans des décennies de violences sectaires.
La nouvelle loi a été promulguée par le parlement britannique en septembre. Fortement critiquée par tous les partis politiques d'Irlande du Nord et par le gouvernement irlandais, elle envisage la mise en place d'une commission indépendante dédiée à la réconciliation et à la récupération d’informations. Elle offre une amnistie aux soldats britanniques et aux paramilitaires qui coopéreront avec les autorités. Elle restreindra également les enquêtes criminelles, les procédures judiciaires, les investigations et les plaintes de la police de l'époque.
Martina Dillon, victime des violences en Irlande du Nord, partage son désarroi en déclarant : "Ma famille est détruite. On ne se remet jamais de la perte... Je ne me remettrai jamais de la perte de mon mari, sa famille ne se remettra jamais de sa perte. On ne s'en remet pas, on vit avec matin, midi et soir. C'est avec vous tout le temps."
John McEvoy, également victime des violences en Irlande du Nord, ajoute : "Le gouvernement britannique a adopté une loi qui nous prive de nos droits, des droits de toutes les victimes, d'un accord équitable."
Plus de 3 500 personnes ont perdu la vie au cours du conflit, débuté dans les années 1960, opposant les loyalistes protestants aux républicains catholiques. Environ 1 200 décès font toujours l'objet d'une enquête.