Serbie : l'opposition dénonce des fraudes électorales pendant les législatives de dimanche

Aleksandar Vučić, président de la République depuis 2017, voit son parti conforté par le résultat des élections législatives.
Aleksandar Vučić, président de la République depuis 2017, voit son parti conforté par le résultat des élections législatives. Tous droits réservés Darko Vojinovic/AP
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Par Euronews Serbie
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Une coalition d'opposition demande l'annulation du scrutin à Belgrade, où des milliers de personnes ont manifesté.

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Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, le président de la Serbie, Aleksandar Vučić, a revendiqué, dimanche 17 décembre, la victoire de son parti, le Parti Progressiste serbe (droite nationaliste), aux élections législatives. Le parti présidentiel sortirait renforcé, avec au moins 127 sièges sur les 250 que compte le Parlement serbe. "Nous aurons la majorité absolue au Parlement" a-t-il déclaré, confiant, en conférence de presse, en se fondant sur 76% des bulletins dépouillés, dimanche soir.

Pourtant, les résultats officiels ne sont pas attendus avant lundi soir, a rappelé l'opposition unie sous la bannière "La Serbie contre la violence" (SPN), qui remporterait 23,5% des voix, selon les estimations.

Le parti libéral pro-européen, battu, dénonce les intimidations contre les médias et les ONG. Les observateurs internationaux n'ont pas pu confirmer de fraude électorale systématique, mais selon, les soupçons de l'opposition sont fondés.

"Tout effort visant à faire pencher la balance est une source d'inquiétude et pourrait potentiellement avoir un impact sur le résultat. Et je pense que nous avons été très clairs dans notre rapport à ce sujet. Il n'y avait pas vraiment de jeu lors de ces élections", a déclaré Farah Karimi de l'OSCE.

Les observateurs ont également confirmé d'autres manipulations préélectorales dénoncées par les autres partis. Ils disent avoir été témoins d'irrégularités telles que du bourrage d'urnes, des votes en groupe de grandes foules, ainsi que des problèmes liés au secret du vote. Ils mentionnent également une arrivée massive de personnes de l'extérieur de Belgrade pour voter à Belgrade, des gens qui sont ni de Belgrade ni de Serbie pour voter dans la capitale.

Lundi soir, à l'appel de cette coalition, des milliers de personnes ont manifesté à Belgrade pour dénoncer les résultats des élections. L'opposition demande l'annulation du scrutin dans la capitale, où le camp d'Aleksandar Vucic l'a emporté de 23 000 voix. Selon l'opposition, "plus de 40 000 personnes" ont voté dans la capitale sans y résider, transportées par bus depuis la Republika srpska, l'entité serbe en Bosnie voisine. 

Le rapport final de l'OSCE sera publié dans deux mois. Pourtant, ces fraudes présumées n'auraient eu aucune incidence sur ces élections. La majorité du pays a voté pour le parti au pouvoir. L'opposition affirme que sa défaite est due à l'omniprésence du président Aleksandar Vučić dans les médias serbes et aux intimidations contre les fonctionnaires.

La coalition d'opposition, née des manifestations qui ont secoué le pays en mai après la mort de 19 personnes dans deux fusillades, n'a eu de cesse de dénoncer une campagne biaisée, entachée selon elle de fraudes. En amont du scrutin, une journaliste a également affirmé — vidéo à l'appui — avoir mis au jour un système d'achat de voix en faveur du SNS. Des accusations que la Première ministre, Ana Brnabić, a balayées lors d'une conférence de presse dans la soirée.

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