Fin décembre, le nouveau gouvernement polonais a licencié et remplacé tous les dirigeants des médias publics, considérés comme des relais du PiS (Droit et Justice), l’ancien parti au pouvoir.
Au siège de la chaîne TVP, les anciennes équipes refusent de quitter les locaux.
"Les gens ont récemment découvert que le ministre de la Culture a agi illégalement. Sa résolution et ses décisions ont été annulées par le tribunal. Les gens peuvent le constater", explique Michal Adamczyk, ancien directeur de la TVP.
"C'est très important pour la Pologne, pour ceux qui sont au pouvoir, mais aussi pour l'Europe, de voir que les Polonais ne sont pas d'accord avec les actions et les méthodes autoritaires que Tusk est en train d'introduire", explique Arkadiusz Mularczyk, député et membre du parti PiS (Droit et Justice).
La mesure, décidée par le ministre de la Culture, est également critiquée par des ONG. Même si elles reconnaissent que des changements étaient nécessaires, certaines ne cachent pas leur inquiétude quant aux conséquences juridiques de cette décision.
"Ces dernières années, les médias publics sont devenus les porte-parole du pouvoir à un niveau sans précédent. Et il fallait vraiment que cela change. Ce qui est douteux, cependant, c'est la manière légale dont ces changements ont été introduits. Dans l'ordre constitutionnel polonais, ce n'est pas le ministre, ce n'est pas un politicien qui doit nommer les responsables des médias publics", explique Maciej Nowicki, Président du conseil d'administration de la FHDH, la Fondation Helsinki pour les droits de l'Homme.
Pour la nouvelle équipe à la télévision publique, l’objectif est clair : présenter aux téléspectateurs des informations non biaisées. Et surtout permettre, à une pluralité de voix de s’exprimer, ce qui n’était pas le cas il y a encore quelques mois.
"Ce qu'il faut, c'est produire un programme d'information normal. Nous aimerions beaucoup qu'il s'agisse d'un programme simplement objectif, qui donne la parole à toutes les parties et qui ne se concentre pas uniquement sur la critique de certaines personnes et l'éloge d'autres", explique Grzegorz Sajór, chef de l'agence de presse TAI.
Une partie des Polonais, principalement des partisans du PIS, résiste face à ces changements. La bataille avec le gouvernement de Donald Tusk se poursuit.