Violents combats autour de l’hôpital al-Chifa, pris d’assaut par les forces israéliennes

L'hôpital Al-Shifa avait déjà été ciblé par un raid de l'armée israélienne en novembre dernier. Sur cette photo, un Palestinien marche dans l'hôpital le 26 novembre.
L'hôpital Al-Shifa avait déjà été ciblé par un raid de l'armée israélienne en novembre dernier. Sur cette photo, un Palestinien marche dans l'hôpital le 26 novembre. Tous droits réservés Mohammed Hajjar/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Euronews avec AP
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Des explosions et des fusillades ont secoué mardi l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza, et les quartiers environnants alors que les forces israéliennes ont pris d'assaut l'établissement lundi.

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Après avoir lancé un raid mené par des soldats au sol et des blindés sur l'hôpital al-Chifa lundi, l'armée israélienne a affirmé mardi y avoir éliminé 50 militants du Hamas. Des milliers de patients palestiniens, de membres du personnel médical et de personnes déplacées ont été pris au piège à l'intérieur du complexe mardi, alors que de violents combats entre les troupes et les combattants du Hamas faisaient rage dans les districts voisins.

"C'est très difficile en ce moment. Il y a des bombardements intensifs dans la zone d’al-Chifa, et les bâtiments sont touchés. Le bruit des chars et des tirs d'artillerie est continu", a affirmé Emy Shaheen, qui vit près de l'hôpital, ajoutant qu'un grand incendie faisait rage depuis des heures près de l'hôpital.

L'armée israélienne a déclaré qu'elle avait effectué un raid sur al-Chifa tôt lundi parce que des combattants du Hamas s'étaient regroupés dans l'hôpital et dirigeaient des attaques depuis l'intérieur.

L'armée a effectué son dernier raid sur l'hôpital al-Chifa en novembre, après avoir affirmé que le Hamas disposait d'un centre de commandement élaboré à l'intérieur et en dessous de l'établissement. L'armée a révélé l'existence d'un tunnel menant à certaines salles souterraines, ainsi que des armes qui auraient été trouvées à l'intérieur de l'hôpital. De nombreuses critiques ont accusé l'armée de mettre imprudemment en danger la vie des civils.

L'armée a identifié une personne tuée lors du raid : Faiq Mabhouh, un officier supérieur des forces de police de Gaza, qui relèvent du gouvernement dirigé par le Hamas mais sont distinctes de la branche armée du groupe militant. L'armée a déclaré qu'il se cachait à Al-Shifa avec des armes, mais le gouvernement de Gaza a affirmé qu'il était chargé de protéger la distribution de l'aide dans le nord.

L'hôpital, le plus grand l'enclave palestinienne, a été gravement endommagé lors de l'assaut et n'a pu reprendre que des activités limitées depuis. Les autorités de Gaza affirment que quelque 30 000 personnes déplacées se réfugiaient dans l'enceinte de l'hôpital lorsque le nouvel assaut israélien a commencé.

Violents combats

Le raid a déclenché de violents combats pour les blocs autour d'al-Chifa. L'aile militaire du Hamas a déclaré avoir tiré des roquettes sur deux véhicules blindés israéliens et sur un groupe de soldats à proximité de l'hôpital.

L'armée a déclaré mardi que deux de ses soldats avaient été tués au cours de l'opération. Elle a déclaré mardi que 300 suspects avaient été arrêtés, dont des dizaines accusés d'être des combattants du Hamas et du Djihad islamique, un groupe militant palestinien plus petit. 

Les services d'urgence ont reçu de nombreux appels à l'aide de personnes dont les bâtiments avaient été bombardés dans les rues autour de l’hôpital, mais les équipes de secours n'ont pas pu se rendre sur les lieux en raison des combats, a indiqué M. Bassal.

Kareem al-Shawwa, un Palestinien vivant à environ un kilomètre de l'hôpital, a déclaré que les dernières heures avaient été "terrifiantes", avec des explosions et des échanges de tirs nourris. Il a déclaré que les troupes israéliennes avaient demandé aux habitants d'évacuer la zone, mais que lui et sa famille avaient trop peur d'être arrêtés ou pris dans les combats pour quitter leur maison.

Le Hamas accuse Israël de "saboter" les négociations

Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a accusé mardi soir Israël de "saboter" les négociations en cours visant à instaurer une trêve dans la bande de Gaza avec son opération contre l’hôpital al-Chifa. L’action des forces israéliennes "illustre leurs efforts pour semer le chaos et perpétuer la violence", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Israël accuse le Hamas d'utiliser des hôpitaux et d'autres installations civiles pour protéger ses combattants, et l'armée israélienne a effectué des raids dans plusieurs hôpitaux depuis le début de la guerre.

Le ministère de la santé de Gaza a déclaré lundi qu'au moins 31 726 Palestiniens avaient été tués lors de l'offensive israélienne. Le ministère ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants dans son décompte, mais il précise que les femmes et les enfants représentent les deux tiers des morts.

Les militants palestiniens ont tué quelque 1 200 personnes lors de l'attaque du Hamas dans le sud d'Israël, le 7 octobre, qui a déclenché la guerre, et ont pris 250 autres personnes en otage. Le Hamas détiendrait encore une centaine de captifs, ainsi que les dépouilles de 30 autres, après que la plupart des autres ont été libérés lors d'un cessez-le-feu l'année dernière.

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