Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, chef de l'opposition sénégalaise peu connu, a été nommé lundi président du pays, moins de deux semaines après avoir été libéré de prison pour se présenter à l'élection.
Alors que les résultats officiels du scrutin de dimanche n'étaient pas encore disponibles, l'ancien premier ministre, Amadou Ba, qui était l'autre favori, soutenu par le président sortant Macky Sall, a reconnu sa défaite sur la base des résultats préliminaires.
La victoire de Bassirou Diomaye Faye reflète la frustration des jeunes face au taux de chômage élevé et les inquiétudes concernant la gouvernance dans ce pays d'Afrique de l'Ouest.
Bassirou Diomaye Faye, qui était soutenu par le chef de l'opposition populaire Ousmane Sonko, s'est engagé à protéger le Sénégal de la corruption et de l'ingérence de puissances étrangères comme l'ancien maître colonial, la France.
Ousmane Sonko, qui a également été libéré le 14 mars après plusieurs mois d'emprisonnement, a fait l'objet de célébrations de liesse dans la capitale.
L'élection de dimanche fait suite à des mois de troubles déclenchés par l'arrestation de Faye et de Sonko l'année dernière, et à la crainte que le président ne brigue un troisième mandat en dépit des limites imposées par la Constitution.
Les violences ont ébranlé la réputation du Sénégal en tant que démocratie stable dans une région, qui a connu des coups d'État. Les groupes de défense des droits ont déclaré que des dizaines de personnes avaient été tuées lors des manifestations et qu'un millier d'autres avaient été emprisonnées.
Ancien collecteur d'impôts, Bassirou Diomaye Faye était peu connu jusqu'à ce que Ousmane Sonko le désigne comme son héritier.